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mardi 22 mai 2007

Mes quat’z’amis !...

Dans la vie, j’ai quat’z’amis : la Cuisine, la Photographie, le Théâtre et la Lecture. Y’a des amis que j’vois pas mal, y’a ceux que j’vois moins, y’a ceux que j’vois plus trop, voire plus du tout. Hélas, la vie est ainsi faite, une suite d’obligations et de compromis, et tant pis s’il faut négliger ce qu’il y a de plus cher au monde !

Toutefois, il y a bien un ami pour lequel je ne tolère aucun sacrifice, à qui je suis fidèle et le resterais jusqu’à la fin des temps et de mon temps : le livre !

Lire. Ah, vl’à bien un plaisir qu’il est doux et violent, passionnant et chiant à mourir, drôlissime et tristissime ! Savoir lire. Oh le beau souffle de liberté et de pouvoir que je ressens, lorsque j’apprends à lire, à écrire, à comprendre le sens des mots ! Voilà qui bouleverse ma vie et ma vision toute enfantine du monde. Aujourd’hui, ouais, j’dis pas que j’suis un grand lecteur, ce genre de dévoreur de livres, vous savez, qui ingurgite plusieurs ouvrages par mois, voire par semaine, à un rythme qui ferait pâlir un travailleur chinois dans une chaîne de confection vestimentaire. Au contraire, bibi est un lecteur trèèès raisonnable, limite mou du g'nou, qui lit au pire 12 livres par an au mieux un trentaine. Je sais, peut mieux faire, j'connais, j’ai été abonné ! Je n’en demeure pas moins un bon lecteur. Assidu, passionné, attentif, à l’écoute des mots, agissant avec persévérance quand je me décourage devant le baragouin de certains bouquins désoeuvrants. Lire un livre pour moi est une démarche intellectuelle nécessaire, vitale. Elle commence toujours par un désir d’information : qui a écrit ? quoi ? quelles sont les œuvres intéressantes du moment ? quels sont les ouvrages négligés des critiques et qui mériteraient que l’on s’y intéresse ? de quoi ce livre parle-t-il ? etc. Elle se poursuit souvent par un désir d’acquisition. Acheter un livre, le posséder pour moi, est un acte d’amour pour l’objet et pour la lecture, dont j’ai du mal à me passer. Bah ouais, j’t’aime, Coco ! Emprunter un livre, je trouve cela d’une indécence ! On dirait une passade. J’ai bien du mal en période de vache maigre à faire le tour de la bibliothèque municipale à la recherche du recueil ou de l’ouvrage qui me tenterait... Une fois les renseignements sur l’ouvrage pris et digérés, une fois le livre en main, acheté plus souvent qu’emprunté, je me mets tout doucement à sa découverte, à sa lecture. Commence pour moi, alors, un difficile et long travail de pénétration des mots de l’auteur. J’ai besoin de m’y coller au plus près, d’en trouver la clé dès le départ pour entrer dans son univers et n’en ressortir qu’à la dernière page ou plus tard, bien plus tard. Quand je ne parviens pas à percer le mystère des mots, après maintes tentatives – je suis persévérant, vous dis-je –, il m’arrive d’abandonner désespéré le pauvre ouvrage sur la table de nuit, puis sous la pile des livres qui s’y entassent, puis par terre quand la pile s’effondre et mord la poussière. C’est pas facile d’abandonner un livre, vous trouvez pas ? Si le livre était doté de parole, j’imagine bien sa souffrance : pourquoi mes mots ne t’atteignent pas ? y’a quelque chose qui va pas, qui te plaît pas ? tu m’trouves pas beau, c’est ça ? trop gros ? trop maigre ? trop reulou ? Bah ouais, man, tout ça à la fois, file donc au pilori avant que je t’envoie une avoinée ! Et VLAN ! Et SCHLAC-SCHLAC-SCHLAC ! Et FIZZZZZ ! Te voilà recyclé en torche-cul, y’a bien qu’à ça que tu pouvais me servir !...

Allons, quittons ces paroles acides et grossières, et passons au questionnaire piqué sur le blog de Claude-O. Au questionnaire ?!... Bah oui ! Ce que j'ai lu/je lis/lirai/lirai plus/lirais... Z'aviez toujours pas compris ? J’ai quat’z’amis, comme que j’vous l’disais plus haut, si y’en a quêqu’z’uns qui suivent, j’aime lire (mais pas que). La preuve par quat' !...

Les 4 livres de mon enfance
J’avais 8 ans ; le premier livre complet que je lus, acheté en librairie où je fis tout spécialement le déplacement pour y dépenser mon tout premier argent de poche, fut Kay Haugaard, La petite fille au kimono rouge, éd. Livre de Poche Hachette. L’histoire : Myeko, une petite japonaise, quitte son pays pour s’installer en Californie. Elle a bien du mal à s’habituer à sa nouvelle vie et elle se trouve rejetée par les élèves de sa classe. Peu à peu, elle conquiert les autres élèves par sa gentillesse, son intelligence et la richesse de sa culture.

J’avais 11 ans ; j’entrais au collège, où l’un des premiers livres que j’empruntai à la bibliothèque fut José Mauro De Vasconcelos, Mon bel oranger, éd. Livre de Poche Hachette. L’histoire : Zézé, enfant des rues, est né au Brésil dans une famille pauvre qui le maltraite. Seule sa sœur prend soin de lui. Quand il est vraiment trop malheureux, c'est auprès de Minguinho, un pied d'oranges douces, qu'il va trouver du réconfort. Cet arbre lui parle...

J’avais 14 ans ; depuis 3 ans, je fais partie du club théâtre du collège. La scène me grise, j’y prends goût. En classe de 4ème, je me consacre plus activement encore à mon activité théâtrale, au détriment des cours... Il n’y a que sur scène que je suis bien, que je suis à l’aise, où je peux étouffer le mal-être qui me ronge peu à peu. Sur cette scène, on va me voir, on va m’entendre. Une semaine durant on ne verra que moi – pensais-je, alors – puisque je monopolise la scène. Ce ne sont pas les comédiens professionnels qui ont bien voulu faire le déplacement jusqu’à nous qui me détromperont : "Tu dois continuer, tu as du talent, jeune homme, tu as tout compris, fonce !". Moi, j’y crois... Tant pis ! Et puis, je rencontre des auteurs, des que je porterais longtemps dans mon cœur, des que je défendrais bec et ongle, lorsque certains critiqueront leur caractère suranné. Ainsi, Eugène Ionesco, Rhinocéros, éd. Folio Gallimard. L’histoire : Dans une petite ville de nulle part, un rhinocéros fait irruption et sème la zizanie dans l’esprit de la population. Certains se transforment en rhinocéros ; d’autres résistent pour mieux suivre le troupeau par la suite. Seul Bérenger échappe à la transformation. Rhinocéros est une pièce engagée qui condamne la dictature sous toutes ces formes. "Je ne capitule pas", s'écrie le héros. Le rhinocéros incarne le fanatisme.

J’avais 17 ans ; je poursuis le théâtre au lycée, je m’oriente vers les métiers des arts du spectacle peu à peu, la littérature occupe une place essentielle dans ma vie en internat. Si je suis loin des miens, je prends goût à cette liberté nouvelle et pas désagréable du tout... Je prépare sagement le baccalauréat de français et je découvre les poètes du XXème siècle. Valéry, Eluard, Apollinaire, Michaux, Ponge, Cendrars, Claudel, Breton, Aragon, Desnos, Artaud, Char, Bonnefoy, pour eux je m’emballe. Au bout de ce magnifique parcours poétique, il y a un homme au nom qui sonne étrangement, comme une ballade irlandaise, il s’appelle Saint-John Perse et il écrit Amers, éd. NRF Gallimard.

Les 4 écrivains que je lirais et relirais encore

Des années de théâtre, vous dis-je, quinze précisément, jusqu’à ce que... jusqu’à ce que je ne me sente plus dans mon élément. Ou plus totalement. Vrai, s’il s’agit de faire le clown, de me cacher le visage sous un masque de Commedia dell’Arte et de faire revivre durant quelques heures les grandes figures de la scène italienne à partir de canevas improvisés sur le fil, là je m’éclate. Mais, donnez-moi un texte, quel qu’il soit, donnez-le moi à jouer, et voyez comme je ne suis plus rien, comme je ne sais plus rien de tout ce que j’ai appris durant ma formation, je perds mes moyens, absorbé que je suis par la beauté et la force des mots. Les mots m’envahissent et trahissent l’attachement que j’ai pour eux. Ainsi, je me perds dans les tragédies antiques et classiques, ainsi je me perds avec les héros tragiques, ces mythes qui résonnent en moi, même après dix ans où j’ai cessé de les fréquenter. Ainsi, je lirais et relirais encore, en tête, Sophocle, Elèctre, éd. Actes-Sud Papiers (texte de la mise en scène d’Antoine Vitez en 1986).

Les poètes du XXème siècle, toujours eux. Vous grandissez, vous vieillissez, votre esprit mûrit et vos goûts s’affinent. Et vous décrétez tout à coup que Paul Eluard avec sa Capitale de la douleur, éd. NRF Gallimard est le plus grand poète de tous les temps, car vous l’aimez, vous l’aimez ce recueil, ses mots trouvent un écho particulier en vous, vous reconnaissez tout ce qui est ou fait votre vie, la femme que vous avez rencontrée est si unique et L’unique, c’est elle !

Et puis, il y a des auteurs que vous découvrez au détour d’un rayon chez votre libraire. Une couverture qui vous fascine au premier coup d’œil, une quatrième de couverture encore plus séduisante, et vous repartez avec le bouquin sous le bras avec la ferme intention de ne pas l’ouvrir avant d’avoir achevé le livre (les ?) en cours... Mais voilà, un siège se libère dans le bus, c’était inespéré. A peine assis vous attaquez la lecture du bouquin, que seule la fatigue parviendra à vous faire quitter à je ne sais quelle heure avancée de la nuit. Ainsi, Timothy Findley, Pilgrim (ou mieux encore, La fille de l’homme au piano), éd. Le Serpent à Plumes ou Folio Gallimard. Lisez ses œuvres (une dizaine), c’est le plus grand hommage que vous puissiez rendre à cet écrivain et dramaturge canadien mort en 2002 en Provence, où il vivait depuis plusieurs années.

P.S. : J’en profite pour lancer un appel, à nos amis canadiens tout particulièrement. Quelqu’un connaîtrait-il les droits d’acquisition et/ou d’adaptation d’une œuvre au Canada ? J’ai un projet, que je souhaiterais mener à bien, un jour...

Il en manque un ?... Pas de littérature française à l’horizon ? De moins en moins, je l’avoue. La littérature nord américaine m’attire de plus en plus, j’ai du mal à y résister, je le reconnais. Auster, Hustvedt, Banks, Dos Passos et d’autres ont pénétré peu à peu mon Panthéon. Seul un auteur, un grand classique, les coiffe sur le poteau et s’affiche chez moi comme L’auteur qui mérite que je le lise et relise et relise… Si je ne devais emporter qu’un bouquin avec moi, celui qui resterait dans ma poche jusqu’à ce que les pages s’arrachent une à une et que je n’ai pas la possibilité de les recoller, ce serait Guy de Maupassant, Une vie. Toute son œuvre, en fait. Romans, contes et nouvelles. De lui, j’aime tout. TOUT !

Les 4 auteurs que je n’achèterais/n’emprunterais pas/plus

Pas la peine de déblatérer sur la (sur)médiatisation des uns, sur le goût de la provocation des autres, sur l’incrédulité que l’écriture des uns ou des autres m’inspire. Peut-être tout cela vous fera-t-il hurler au scandale, à vous de me convaincre que j’ai tort, dites-moi que je me trompe, je veux bien le croire, mais dites-moi ! Je bannis donc de ma bibliothèque...

Michel Houellebecq – J’avais adhéré pourtant à sa proposition révolutionnaire qui prônait ouvertement – pensais-je à l’époque – une extension du domaine de la lutte, comme un pas salutaire vers la liberté individuelle. Néanmoins, quelques particules élémentaires au succès de cet auteur à la plume intéressante, même si dénuée de toute poésie, ont ruiné pour moi les succès suivants. Je n’entrevis même pas la possibilité d’une île, où Houellebecq puisse aller reposer ses vieux os fatigués, dépressifs et... casse-c*** ! Désolé pour les fans, J’AIME PAS MICHEL HOUELLEBECQ !

Nick Hornby – "Un roman hilarant, voilà l'événement !" dit une critique du magazine Lire à propos de Haute Fidélité. Hilarant ? Que dit le dico ? "HILARANT, -ANTE, adj. – Qui rend gai, qui provoque le rire ; par métonymie, qui exprime l’hilarité." Mouaif... Ai-je seulement souris une fois, rien qu’une seule fois ? Ah oui, c’est vrai, je suis un gros vilain menteur ! Lorsque j’ai fermé le livre à la toute dernière page, j’ai eu un sourire jusqu’aux oreilles et j’ai lancé des Alléluia à travers la chambre, pour célébrer la fin de mon calvaire ! Désolé pour les fans, J’AIME PAS NICK HORNBY !

Stendhal – Lorsque je l’ai abordé au lycée, j’ai tout aimé. Son esprit revanchard, sa fougue, son immoralité, la violence de ses sentiments. Julien Sorel était LE héros romantique par excellence, celui en qui je pouvais m’identifier, celui que je voulais suivre jusqu’au bout. Puis il y a eu La chartreuse de Parme, puis les années ont passé... La fac de lettres. Me voici à devoir relire tout Stendhal à commencer par Le rouge et le noir. GAST ! L’horrible chose, l’horrible personnage, l’horrible Sorel, l’horrible del Dongo ! Pour qui se prennent-ils ces petits cons ? Pressez leur le nez, il en sortira du petit lait. Et qu’ils aillent au diable avec leurs hésitations sans fin, leur fascination des causes perdues, qu’on en finisse et vite ! Pour moi, je tire un trait sur Stendhal et sur ses drôles de trublions romantiques. Il n’y a bien que son Racine et Shakespeare, que j’étudie pour d’autres raisons et qui mérite qu’on s’y intéresse pour saisir les balbutiements du théâtre romantique, auquel Victor Hugo donnera ses lettres de noblesse. Désolé pour les fans, J’AIME PAS STENDHAL !

Hella S. Haasse – C’est le coup d’œil sur l’illustration en couverture, c’est la lecture du résumé au dos du bouquin, c’est le respect que je dois à la maison d’édition, qui me font pencher pour Un long week-end en Ardennes ce jour-là. La terrible erreur ! Pourquoi est-ce que je m’ennuie autant dès la 5ème page ? C’est lourd, lourd, mal écrit (mal traduit ?), je désespère. J’achève le roman, non sans mal, très en colère contre moi pour avoir cédé à cet achat. Je fais quelques recherches pour comprendre mon assentiment à l’égard de ce livre, de cet auteur. Bah, pardonnons-lui, la dame est vieille, 1918, elle n’est pas née d’hier ! Bah, on verra bien, elle a dû s’égarer, le succès elle a dû connaître, il doit bien y avoir un quelconque récit qui vaille la peine ! Malgré le bilan, je reste très positif et pourtant... Pourtant, je n’ai jamais retenté la moindre lecture de Hella S. Haasse. Désolé pour les fans, J’AIME PAS HELLA S. HAASSE !

Les 4 livres que j’emporterais sur une île déserte

J’ai commencé à aborder la question. Je prendrais :

1 dictionnaire (vital !) : le Dictionnaire historique de la langue française, éd. Le Robert, administré par le très passionnant Alain Rey. Ce dico, je l’ai pas, j’en rêve, et je me contenterais volontiers des 3 volumes compactes (plus fastoche à trimbaler)

1 roman : Une vie de Guy de Maupassant. Ses œuvres complètes idéalement.

1 recueil de poésie : Capitale de la douleur de Paul Eluard, pour me rappeler toujours mon Unique.

1 auteur : Si j’avais le choix, j’aimerais que mon île ait une âme celte, qu’elle soit un vaste bout de Bretagne perdue aux milieux des océans et des éléments météorologiques. Il y aurait : la falaise de granit, la grotte, la plage de sable blanc se découvrant loin à marée basse, la lande, la forêt de pins et de feuillus, le ruisseau tranquille, chuintant et vacillant entre les rocs moussus jusqu’au gouffre terrifiant, prêt à avaler mon âme et mon corps au premier faux pas sur la roche glissante, pour les mener tout droit devant les portes... de l’Enfer ? du Purgatoire ? du Paradis ? Qui sait ? J’ai peut-être une chance... Il y aurait des terres labourables qui me fourniraient suffisamment de nourriture si je l’entretenais bien et la respectais. Il y aurait de quoi m’abriter : une chapelle oubliée, délaissée, plus encline au recueillement qu’à la prière que je ne connaîtrais pas, puisque je ne l’ai jamais apprise, qui me servirait de phare, de balise, les nuits de tempêtes pour signaler la présence de cette terre inconnue – terra incognita – où j’habite. Il y aurait un penty, sans confort, un puits d’eau fraîche et minérale et des outils oubliés par je ne sais quel homme, joliment fabriqués, solides comme la pierre, dans une remise jouxtant la maison. J’aurais du pain sur la planche pour faire vivre cette île. Cela serait dur, très dur, mais avec de la dextérité, j’y arriverais, je m’en sortirais, j’aurais mes bouquins, dans lesquels je puiserais le réconfort qui me manquerait. Je me livrerais ainsi entièrement à cette vie d’ermite reclus par la force sur une île déserte à mille milliers de lieues de la première terre habitée. J’aurais surtout avec moi ces deux recueils que je lirais et relirais sans cesse à la lumière d’une chandelle à la cire d’abeille ou du feu brûlant dans l’âtre, ces deux recueils de l’œuvre d’Anatole Le Braz, Magie de la Bretagne, éd. Robert Laffont, et tant pis si je tremble d’effroi parfois à ses mots.

Les 4 derniers mots d’un de mes livres préférés

"[…] La poésie est morte." s’exclame Cotrone, invitant les personnages qui restent encore autour de lui à partir, à quitter la scène du théâtre, où s’achève à l’instant la pièce de Luigi Pirandello, Les géants de la montagne, version française de René Zahnd, éd. Théâtre Vivant, L’Age d’Homme.
A voir sur scène avant la lecture, pour mieux saisir le sens de la pièce.

Les 4 premiers livres de ma liste de livres à lire

La looongue liste !... Je triche, si vous le permettez. Je pioche dans ma liste par ordre alphabétique les livres dont j’ai envie à cet instant. Demain, j’aurais changé d’avis, alors, lisez vite...

Un roman, L’élégance du hérisson, Muriel Barbery, éd. NRF Gallimard

Les dépossédés, Robert McLiam Wilson et Donovan Wylie, éd. Bourgois – Pour prendre une claque, une leçon de vie, pour ne pas dire "je ne savais pas", même si cela se passe à côté, de l’autre côté de la Manche, pas chez nous, quoi ! Comme dit très justement une lectrice sur le site de la F*** : "Minant. Il est difficile d’apposer un qualificatif à ce livre : ce n’est ni un roman, ni un essai pur, pas que un récit, pas complètement un reportage ou une œuvre journalistique, loin d’être un seul recueil de photos, mais c’est tout cela à la fois en même temps. A la vingtaine, Robert McLiam Wilson et Donovan Wylie entreprennent de rédiger un constat de la pauvreté en Angleterre, d’aller à la rencontre de ces gens, leurs pairs, qui ont perdu ce minimum requis pour garder une certaine insouciance, ceux pour qui les dés sont pipés et de qui on détourne le regard, comme s’ils étaient une fatalité à ignorer. De portraits en exposé politique, de conclusions défaites en prose littéraire, on sent bien comme tout cela a construit, nourri l’œuvre de Robert Mcliam Wilson, la partie autobiographique. Mais c’est difficile de ne pas se laisser emporter par l’empathie, de ne pas se heurter soi-même à l’inextricable de la spirale décrite. En même temps ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il faut détourner le regard, ça existe, il faut en prendre conscience et réfléchir à ce qu’on peut soi-même faire pour ne pas accepter que ça existe." Bravo, Madame, je n’ai jamais autant eu envie de lire un bouquin, grâce à votre plaidoyer !

Une BD, car j’aime beaucoup la bande dessinée qui recèle des chefs d’œuvre. Celle qui suit je l’ai déjà lu, mais je souhaiterais qu’elle rejoigne les rayons de ma bibliothèque. Drôle, émouvant, absurde. Du grand art digne de son auteur !
Le roi cassé, Dumontheuil, éd. Casterman, coll. Un Monde

Un livre de cuisine à ma sauce...
Jardins et cuisines du diable, S.L. Allen, éd. Autrement

C'était long, hein ?... Rassurez-vous, votre calvaire s'arrête là. A très bientôt,
Tit'
P.S. : Et pisque Sigrid me le demande le genou à terre, qu'elle se lance, tel Tintin au secours de la Castafiore, dans cette rocambolesque aventure du questionnaire livresque. Tiens, paraît qu'Hergé est né il y a 100 ans ?!

jeudi 29 mars 2007

Au loto, fallait jouer le 2 et le 7, hein Cathy ?

Cathy, ma chère marmite à rillette, mais quelle idée as-tu eu de me lancer sur un tel sujet ?! Voilà des jours que je planche, que je revois ma copie, que je gribouille, que je rature, que je sature et finalement, voilà ce que je vous inflige... Tant pis pour vous ! ;o)

1972

Même pas né, poil au nez !
J’attends mon tour, le frangin vient juste de s’pointer, alors faudrait pas que j’arrive trop tôt, on verra ça dans deux ans.

1977

J'ai trois ans et toutes mes dents (de lait). J'entre à l'école maternelle Maurice Genevoix. Je sais pas qui c'est ce Maurice (la saucisse !), mais je suis pas sûr qu'il ait eu une très bonne idée en m'envoyant dans son établissement, car là je découvre qu'il y a tout plein de fifilles toutes plus jolies les unes que les autres et j'ai envie de leur faire tout plein de bisous, parce que je sais hyper trop bien faire les bisous !

Y'a Dinedine, ma copine de berceau, qu'elle est trop top canon, qu'elle est toute blonde, qu'elle a QUE 5 jours de plus que moi et que ça lui donne PAS le droit d'être la cheffe et de me jeter comme un chenapan quand j'essaye de lui voler un bisous. Aujourd’hui, elle est mariée et je lui en veux pas, et pis j’aime mieux les brunes, tiens !...

Y'a Frédérique, qu'elle est toute blonde elle aussi, qu'elle est trop top canon et sexy quand elle fait comme ça avec ses cheveux comme Chantal Goya quand elle chante, et quand elle m'envoie comme ça des baisers de la main parce que je fais 'hachement bien le lapin qui a tué un chasseur ce matin.

Et pis, y'a Stéphanie, qu'elle est toute brune, elle, et qu'elle est trop gentille, qu'elle est trop belle avec son si adorable petit minois plein de taches de rousseur, que j'ai envie de lui faire des gros bisous (sur la bouche) et qu'elle se laisse faire blottie dans mes bras amoureux… Bah ouais, on est amoureux ! Bah ouais, on va s'marier ! Bah ouais, on aura tout plein d'enfants (au moins douze) ! Y'a un problème ?

Et pis, y'a Karine, qu'elle est toute rousse, que c'est une vraie chipie, pour rester poli, qu'elle porte une très jolie culotte, une seule, toujours la même sous sa petite robe, qu'elle me promet de me montrer sa *** si je veux bien lui montrer mon ***, alors illico je lui montre mon ***, que j'ai le temps de me glisser derrière l'oreille, parce que d'abord j'ai jamais vu la couleur de sa *** et parce que entre temps je me fais choper par la dirlo qui s'évertue à me faire comprendre que c'est pas très jojo de montrer son *** à une petite fille. Mais si, madame, il est joli mon ***, regarde, madame !...

1982

J’ai huit ans et quelques dents en moins. Toujours chez Maurice (la saucisse !) en primaire.

Dinedine est toujours là, plus belle que jamais. Je joue à la Barbie avec elle, à la corde à sauter, à l’élastique, histoire de l’amadouer. Je fais même de la danse depuis 3 ans, pour qu’elle croit que je suis un tendre. P’tain, qu’est-ce que j’en bave !... Mais elle est pas bête, blonde mais pas bête, elle voit clair dans mon jeu. Si elle veut bien me concéder quelques doux baisers pour sa tranquillité, je peux toujours lui courir après, je crois qu’elle en aime un autre... Qui c’est ce mec que j’te lui fasse la peau ?! J’ai bien un doute. Rhaaa, j’enrage, c’est Crespel, j’suis sûr !... Toi, saligaud, tu peux pas me voir en peinture, hein, mais dès qu’t’as besoin d’approcher ma belle, tu fais toujours copain-copain avec moi, fourbe que tu es !... Héhéhé ! Bah vas falloir encore patienter quelques années, mon gars, car c’est pas pour tout de suite. Pour le moment, c’est moi que j’la bisoute en douce, na !...

Oh, mais qui voilà ?! Qui sont ces deux sublimes beautés qui débarquent fraîchement du continent américain ?! Et pis d’abord, comment qu’on dis "j’vous trouve très belles" en amerloc ?!... Marine, Christina, Ich liebe Sie !... Et merde, ça commence mal !... On est en septembre, la rentrée a eu lieu il y a quelques jours et Marine et Christina viennent d’emménager à P***. Marine est blonde, très grande pour ses 8 printemps, elle a de beaux yeux verts dans lesquels je me plonge sans me lasser. Christina est plus menue, elle fait une tête de moins que moi, très brune, un charme fou(droyant) et des yeux noirs qui me fusillent sur place au premier regard. Amoureux, me voilà amoureux. Et des deux encore ! Mais comme c’est pas bien catholique d’en aimer deux à la fois, va falloir que je brise un cœur, et pisque j’aime les blonde à l’époque, et pisque j’aime bien la mer et que le prénom de Marine me rappelle la mer, c’est avec Marine que je batifole. Ah, Marine, ma sirène d’eau douce !... Ces baisers échangés la tête sous l’eau dans le bassin de la piscine de L*** en cachette de Christina !...

Si Christina n’a rien vu, Stéphanie pleure. Je lui dis que je l’aime toujours, que je n’aime qu’elle, que Marine est blonde d’abord, que c’est pas pareil, forcément, que c’est rien qu’une passade, que mes sentiments s’évanouiront avec son souvenir dès l’été venu, car Marine et Christina repartent – hélaaas ! – aux Zetazuni. Stéphanie, la brune, me pardonne et me jure qu’elle attendra, car elle n’aime que moi, que je suis son prince charmant, un prince charmant à qui il manque des dents, mais que c’est pas grave, ça repoussera.

J’ai attendu, attendu, attendu, longtemps attendu que Karine me montre sa ***. Voilà l’été, dans la futaie, on s’est caché et... et... Elle a enfin changé de culotte !

1987

Après Maurice (la saucisse), j’apprends la dure loi de la jungle aux Coutures.

Dinedine m’a quitté pour la classe d’à côté. Stéphanie m’a quitté pour la ville d’à côté. Karine m’a quitté pour le mec d’à côté. Me voilà, largué, abandonné. Et pis surtout, j’ai treize ans (et toutes mes dents), treize ans, bordel, c’est pourtant pas compliqué à comprendre ! Pas de crise d’ado, non, ça, j’ai oublié de la faire, et pis l’frangin s’en charge pour moi. Du poil au menton, des boutons sur le front, une voix de p’tit mitron, bref... une tête de con ! Les filles me voient même pas, j’existe pas, mon ego en prend un coup. On oublie et on passe... on passe...

1997

...On passe et on reprend le cours de mon histoire.

J’ai vingt-trois ans et toutes mes dents. En dix ans, il s’est passé tellement de choses que je sais plus, j’ai oublié. J’ai déménagé, j’ai déménagé, j’ai encore déménagé et pis encore, et pis encore... On s’perd de vue, on s’reconnaît plus, turlututuchapopointu !... Et pis, et pif et paf, v'là quelques baffes ! Et pis, abracadabra, dzing-dzang-dzong, pouf-pouf, te voilà, TOI, ma reine de Saba, ma fée du logis, la meuf de ma life, quoi !

Je t’ai rencontré fin 1993 sur les bancs de la fac. Ce 14 février 1994, il neigeait, "Autant emporte le vent" passait à la télé : c'était la saint valentin et on l'avait même pas fait exprès, dis, hé ! Nous étions tous les deux, chez toi, bien au chaud, tu m’avais invité à te faire des galettes bretonnes (la cuisine, déjà, comme un truc entre nous) et pis... et pis est arrivé ce qui devait arriver, abracadabra, dzing-dzang-dzong, pouf-pouf, 1997 et dans un an, je t’épouserai, ma Tendre, mon Unique.

2002

J’ai vingt-huit ans, marié et toutes mes dents.

Cuicui ! Le nid s'anime. Cuicuicui ! On fait un peu de place. Cuicuicuicui ! Notre oisillon fend sa coquille le 21 septembre. Mon oiselle a bien couvert son oeuf pendant neuf mois, il est tout joli tout beau, du beau travail. Il a un joli plumeau sur la tête, notre oisillon. Moi, je contemple, fasciné, ce si petit extra-terrestre et je lui parle : "Comment fais-tu pour avoir une si joli trogne ? Et ces grands yeux bleus que tu as ouverts sur le monde, d'où te viennent-ils ? Et toi, d'où viens-tu ? Heu… mais c'est quoi cette horreur dans ta couche ?! CHERIE, AU SECOURS, IL FAIT CACA TOUT JAUNE !"

Et pis huit mois plus tard, alors que notre oisillon gazouille à peine, alors qu’il tente vainement de se déplacer en faisant des roulades sur le côté, y’a comme un truc bizarre dans l’air, c’est pas parce que c’est le printemps que j’dis ça, mais y’a comme un truc qui m’rappelle vaguement quelque chose, ouais, c’est ça, y’a un air de déjà-vu chez toi. "Heu... Chérie, tu t’vexes pas, hein, mais heu... tu t’arrondis pas un peu là ?... Ah, toi aussi t’as r’marqué ! Mais, Chérie, heu... CHERIE, AU SECOURS, T’ES ENCEINTE !"

2007

J’ai trente-trois ans (enfin, dans quelques mois !) et plus toutes mes dents. Et pisque je parle de chiffre, si 1 et 1 font 2, alors 2 et 2 font 4, c’est purement arithmétique et c’est chez nous que cela se passe : voilà, nous sommes 4. Nous fêtons en ce début d'année les 3 ans de notre oisillonne qui n’a donc pas tardée à rejoindre son grand frère, quelques 16 mois après lui. Mademoiselle Bidouille, car on l’appelle ainsi, est un vrai oiseau clown avec une bouche immense comme ça et un cœur immense comme ça et une tête pleine de bêtises énooormes comme ça et elle adooore les partager avec son frère, les bêtises. Z’avez compris, on n'a pas l'temps de s'ennuyer !...

Ah, mes oisillons, mes amours d’oisillons, comme je suis fier d’eux, comme je suis heureux de les voir grandir, si curieux du monde qui les entoure, si plein de vie ! Ah, mes oisillons ! Ah, ma belle oiselle, on est si bien tous les quatre !...

2012

Ne me demandez pas de tirer des plans sur la comète, je sais pas faire.

Lors des entretiens professionnels, on me demande souvent : "Où vous voyez-vous dans cinq ans ?" J'ai toujours un mal fou à répondre à cette question. On me dit souvent que je suis d'un naturel pessimiste (n'est-ce pas, cheffe ?), je me considère plutôt comme quelqu'un de réaliste. Je me projette assez peu dans l'avenir, ne sachant pas de quoi mes lendemains seront faits. J'ai bien des rêves et j'essaie de les réaliser. Je vis mon bonheur au quotidien et je me bats pour que dure ce bonheur.

"Où vous voyez-vous dans cinq ans ?" Je sais pas, je sais vraiment pas. Mais j'me soigne, hein ! Voyez plutôt : derrière mon dos, je croise les doigts en écrivant ces mots. Pas fastoche d'écrire d'une seule main, soit dit en passant...

2017

Je croise les doigts...

2022

Je croise les doigts...

2027

Etc.

2077

J'ai 103 ans et plus une seule dent. Tant pis. Je pète le feu. Grâce au Viagra XGen. Ma Tendre se plaint de mon insatiable appétit… Je bouffe trop de sachets de géluloïde déshydraté Roynor Minute. Elle a beau me répéter que c'est pas bon pour mon cholestérol de classe 24, j'ai du mal à résister. J'ai toujours raffolé de ces cochonneries.

2082

Il était temps ! J'ai fini par tirer ma révérence. Ne pleurez pas, je vous en prie, j’ai suffisamment vécu et profité du monde (ou du moins ce qu’il en reste), je cède la place aux jeunes. Mais faut que j’vous raconte, car c’est assez connement que cela m’est arrivé. Le 29 août 2078 à plus de 104 ans, le jour de nos noces de diamant jupitérien (80 ans de mariage), j’ai voulu me faire un petit plaisir : j’ai dégusté en cachette un carré de chocolat noir que je planquais depuis quelques années. C’est ce "depuis quelques années" que mon foie n’a pas trop aimé. Le chocolat datait de... 1998, l’année de notre mariage. Je l’avais caché dans mon tiroir de chaussettes depuis tout ce temps, ce qui est formellement interdit. Mais ne vous inquiétez pas, j’ai pas souffert, j’ai pas fait long feu d'ailleurs, ça a été foudroyant. Dans notre monde si aseptisé, la moindre bactérie est fatale… A cause de moi, toute la famille et tout le quartier ont été placés en quarantaine, sous cloche aérolyque. Il s'en est fallu de peu que la méga(lo)pole entière soit considérée comme infectée et entièrement rasée. Par chance, les bactéries ne se sont pas propagées. On a brûlé mon corps sur place, ma famille n'a pas pu assister à mes obsèques. Triste pour eux. Z'ont dû m'en vouloir.

Oh, j’y pense ! Pisque ma Tendre vit encore, je vous en prie, embrassez-la pour moi, mais ménagez-la, elle a 110 ans. Et de gros poutous à mes oisillons, à mes petits-oisillons, à mes arrières-petits-oisillons, etc.

re-2007

Puisque depuis quelques années on a réussi à contrôler le temps, j’ai demandé à un de mes potes de me ramener en 2007. Même mort, c’est faisable. Cool, trouvez pas ? Ouais, en fait, j’avais juste un p’tit message à faire passer à mes blogueurs et blogueuses favorits : siouplé, plus de questionnaire ! Je vous aime, mais plus de questionnaire ! A cause de tout ça, z’avez manqué ça...

et ça...

et ça...

Aller va, je serais pas vache. Si vous promettez de revenir bientôt, je vous parlerais de ces quelques recettes que je garde sous le coude.

A très vite,
Tit'

mardi 27 mars 2007

Ça sent bon l'printemps, hein, Mamima ? hein, Tiuscha ?

Comme je dis souvent : chose promise, chose due. J'ai promis à Mamina, j'ai promis à Tiuscha (enfin heu... dans ma tête, parce que je suis pas sûr de l'avoir clairement signifié...) et donc je m'y colle. Un questionnaire de plus...

Si vous étiez un arbre, vous seriez ?

Si le chêne est incontestablement le plus bel arbre qui soit, même s'il symbolise la force et avec les ans la sagesse, je serais plus volontiers un sapin, un épicéa. Comme moi, il est sensible à la chaleur et à la sécheresse ; comme moi, il est doux et piquant ; comme moi, il aime l'air de la montagne et l'air marin, il s'épanouit sur les hauteurs, aime le vent qui fait chanter ses branches et la pluie qui coule sur tout son corps robuste et fier... Pouët-pouët-pouët, ch'suis un poéte !

Un arbuste ?

J'hésite. Le houx ou le buis ? Si j'aime le houx pour sa parure hivernale, je préfèrerais être un buis, mais alors exposé en pleine montagne aux éléments atmosphériques. Je serais vieux, mais vigoureux, tout tortueux avec des racines si profondes qu'elles atteindraient les entrailles brûlantes de la terre, je serais majestueux avec un feuillage dru et luisant et un tronc large à la base comme la tête d'un homme. Et puis il y aurait un sacré vieux montagnard à l'accent rrroulant et chantant, pestiférant, jurant - éloignez les enfants ! - qui crècherait là-bas en bas dans la vallée ariégeoise et qui viendrait me scier quelques belles branches, pour tirer de mon bois des petites merveilles : des boîtes gravées et sculptées, des bijoux, des pinces pour tenir les cheveux de sa bergère. Il aurait la main sur le coeur et mille et un talents pour améliorer à sa façon le quotidien. Il n'aurait pas son pareil pour gravir les pentes escarpées en sous-bois à la recherche des morilles, des cèpes, des myrtilles, des fraises et des mûres sauvages. C'est homme, ce serait le grand-père de ma Tendre, des grands-pères comme on n'en fait plus, aussi sauvage que le grand-père d'Heïdi.

Une fleur ?

Mamina acquiescera, je veux bien être un hortensia. Tant d'espèces, tant de couleurs, tant de formes. J'aime cette fleur parce qu'elle me chuchote le bruit des vagues et du vent en Bretagne. Si j'étais hortensia, je souhaiterais être accolé au vieux mur de pierres d'un penty exposé au couchant et ce jusqu'à la fin de ma vie.

Une aromatique ?

Voilà qui a déjà été évoqué : le basilic ! Mon palais y succombe à chaque fois.

Une épice ?

Voilà qui a déjà été évoqué : un mélange à pain d'épices. Je ne change pas d'un iota.

Une plante aquatique ?

Je n'y connais pas grand chose. Il me serait facile de dire le nénuphar ou la jacinthe d'eau, car je ne connais que ces plantes-ci. Si j'étais une plante aquatique, j'aimerais évité les eaux croupissantes et troubles. Je préfèrerais vivre dans une eau vivifiante, claire et rafraîchissante, exposée à la lumière du soleil, aux intempéries, aux vents. Je dissimulerais dans mes ramifications une faune aquatique colorée. Deux fois par jour, je subirais le flux et le reflux, des courants arracheraient mon pied et m'emporteraient sur le rivage, où l'eau se retirerait et me laisserait voir le monde des hommes. A travers un nuage de mouches vrombissantes, j'admirerais vos côtes de granit, vos plages de sables blancs. Sous un soleil parfois aride, je sentirais ma peau visqueuse se desséchée, le sel me brûler. Et puis, un enfant, le vôtre peut-être, me ramasserait et me jetterait au visage de sa petite sœur qui se mettrait à hurler. Vous vous fâcheriez contre cet enfant, vous m'attraperiez à votre tour et me balanceriez au loin dans l'eau limpide d'une mare, au milieu de petits crabes et de jeunes crevettes, ou peut-être vous me ramasseriez, me laisseriez sécher au soleil pour me glisser entre les pages de votre bouquin, en souvenir de si beaux étés passés sur cette plage de sable blanc aux confins du Finistère. Oui, je serais une algue, mais pas une algue verte, je serais une belle algue rouge, toute fine et délicate.

Une plante offerte (donnée ou reçue) ?

Ne le prenez pas mal, je n'aime pas les plantes en pots. Je préfère de loin les bouquets de fleurs ou de verdure. Certains fleuristes sont tellement créatifs ! Si j'étais un bouquet, je serais essentiellement composé de lierre, d'hortensia, je serais surtout déstructuré. Hors de question que je sois tout rond, tout classique. Le peu d'imagination de certains fleuristes m'exaspère.

Un animal du jardin ?

Un animal ? Acceptez-vous les insectes ? J'aime beaucoup les insectes, je trouve ce petit monde là fascinant. Je ne m'émerveille pas de tous et j'ai tendance à m'exciter quand je vois une guêpe, une abeille ou tout autre bestiole du genre, si elles tournoient au-dessus de ma tête. Ce que j'aime, c'est admirer leur vie, leur mouvement, leur mécanique : les araignées accrochées à leur toile qui guette la proie qui tombera dans le piège infaillible ; les fourmis qui tracent des voies infinies d'un bout à l'autre du jardin, portant sur leur dos un poids x fois supérieur au leur tout cela pour combler les besoins de leur reine qu'elles entourent de mille et une attentions ; le bousier qui roule sa bosse tranquille pépère avec sa tête de monstre monté tout droit des enfers ; l'abeille qui butine de fleur en fleur à la recherche du pollen, élément essentiel à la confection du miel, dont je me délecte au petit déjeuner. Et puisqu'il faut choisir, si j'étais un animal du jardin, je serais, insecte, coléoptère, croqueuse de pucerons et de cochenille, taches noires, robe écarlate, petites pattes accrocheuses, petit corps tout rond et symétrique, véritable porte-bonheur, promesse de soleil le lendemain si je m'envole, bête à bon dieu, et pourtant le pire serial killer qui soit.

Et puisque coccinelle je suis, je vous invite à visionner une petite merveille d'humour que j'ai découvert il y a quelques semaines et que mes oisillons adorent regarder. Il s'agit d'une série de petites animations de 2-3 minutes appelée Minuscule diffusée je pense à la télévision :

Si vous ne pouvez visualiser la vidéo ci-dessus, rendez-vous sur : http://www.dailymotion.com/video/x17qfo_minuscule-love-story

J'espère que vous serez sensible à la poésie de ces séquences. Pour en voir d'autres, voici quelques liens :
http://www.dailymotion.com/video/xwuw4_minuscule-waspbelle
http://www.dailymotion.com/video/x158fl_minuscule-chenille-des-villes
http://www.dailymotion.com/video/x1gvb0_minuscule-hoquet
http://www.dailymotion.com/video/x1io1r_minuscule
http://www.youtube.com/watch?v=Q9z1iVQE8dg
http://www.youtube.com/watch?v=9iTorvHiQJw
http://www.youtube.com/watch?v=ABK8XOPiYuI
http://www.youtube.com/watch?v=Urh295WJgRI

Si j'étais une saison ?

Printemps, été, automne, hiver, chaque saison apporte son lot de plaisirs et de désagréments. Mais puisqu'on me le demande, si je devais être une saison, je serais l'automne.

Aller zou, fin de la pause déj, au boulot !
Tit'

lundi 26 mars 2007

Le vin a-t-il un sexe, hein, Annie ?

T'en as d'ces questions, Annie, j'te jure ! Bon, on va essayer de développer un peu ce questionnaire pour alcoolique anonyme...

Selon vous, le vin est-il féminin ou masculin ?

Le vin est une boisson qu’on peut boire un peu partout sur la surface du globe et même au-delà (peut-être), mais surtout dans les régions du grand ouest de la France. Ceux qu’en parlent le plus mieux, sont ceux qu’en buvent le plus mieux. J’aborderais donc la question fatidique de « le vin est-il féminin ou masculin » en trois points : thèse, anti-thèse, spaghetti bolognèse.

Thèse : Comme disa Victor Hugo sur son lit de mort en 1830, à l’île où on inventit le point de jersey : "Vini, vidi, sixi !", ce qui signifie approximativement : "J’ai bu (du vin), j’ai vidé (la bouteille), j’ai eu un rapport sexuel (avec la bouteille ?!...)" Il faut donc le croire : vin et sexe font bon mélange ménage. A savoir si le vin est alors masculin ou féminin, je dirais qu’il est ce qu’on veut bien qu’il soit… ou qu’il fut, le mot est plus approprié (Humour : fut… fût… Riez, siouplé, ça m’ferait plaisir). De toute façon, après avoir descendu une bouteille à soi tout seul, on est tellement cuit qu’on doit plus trop savoir ce qu’on baise ou qui nous baise, hein ! Moi, ch'saurais pas trop vous dire, parce qu'en fait j’bois pas ! Ce qui m'amène à mon anti-(fou)thèse.

Antithèse : Moi, je dis que d’abord que ça m’étonnerait bien que le vin il a un sexe, tiens ! Ne dit-on pas de l’alcool qu’il désinhibe ? Moi, je dis que d'abord que y'a que ceux qui boivent qui sexhibent. Comme on dit souvent entre gens de bonne company, c'est çui qu'en boit le plus qu'en fait le moins.

Spaghetti bolognèse : N'ayant pas la recette sous les yeux, j'aimerais pas dire une connerie. Je vous renvoie donc à la Cuillère d'Argent (qui qui veut qui me l'offre !) Enfin, moi, c'que j'voudrais dire, c'est que je me fiche de savoir si le vin il a un sexe, moi j'en ai un (si si !) et c'est déjà bien assez comme ça.

Conclusion : Comme disait très mystérieusement un buveur anonyme du troquet d'en face : "C'est çui qu'a bu qui y est"

Etes-vous plutôt vin rouge, blanc ou rosé ?

Oublions le rosé. J'ai investi un jour dans une merveilleuse bouteille de Tavel, pour me convaincre que je me méprenais sur cette petite merveille, mais rien à faire, je n'ai pas plus trouvé cela à mon goût que le rosé de base de mon hyper.

Oublions le rouge. Je suis profane sur le sujet. Par défaut, je me tourne toujours vers des valeurs sûres pour ne pas faire erreur dans mon choix et ces valeurs sûres, chez moi, sont toujours en pays bordelais : Saint-Estèphe, Saint-Julien, Médoc et surtout Haut-Médoc, mon préféré. Des vins bourguignons, je ne connais rien à rien. Ne me demandez pas de citer le nom d'un grand vin, je suis analphabète. Et si je devais boire du rouge chaque jour, je choisirais selon mon humeur un tendre Saumur-Champigny ou à l'inverse un Minervois bien charnu ou un gouleyant Corbières.

J'ai commencé par boire du blanc, du qui fait mal à la tête, du blanc d'ado, comme la Blanquette de Limoux. No comment. Puis j'ai découvert les blancs de Loire, grâce à mon père, grâce à mes quelques mois passés à Nantes. Je porte toujours avec grand plaisir un verre de Muscadet ou de Saumur blanc à la bouche. J'aime leurs arômes floraux et leurs notes fruitées. Les années passant, mon goût s'est affiné. J'apprécie bien quelques bourgognes blancs : un Pouilly Fuissé, un Rully, un Chablis, et plus encore un Chassagne Montrachet ou un Montrachet Grand Cru. Et si j'ai une nette tendance à me détourner des blancs bordelais, si l'on me tend une bouteille d'Entre-Deux-Mers, je ne peux guère refuser : voilà un vin qui excite mes sens. Pourquoi ? Peut-être parce que j'y retrouve des arômes présents dans son voisin bordelais et liquoreux, le Sauternes.

Ah ! Parlons un peu de Sauternes, de Sainte-Croix-du-Mont, de Cadillac, Loupiac et autre Montbazillac. Partons un peu plus au nord, en Pays de Loire, et découvrons les vignes de Bonnezaux. Là-bas, à l'est, en Alsace, buvons à grandes lampées un Gewürtzraminer vendanges tardives, un Tokay Pinot Gris, et dans le Jura, dégustons un verre de Vin Jaune !

Ah, tout cela me montent à la tête, je suis ivre ! Je vais avoir quelques difficultés à vous parler du vin, du seul vin qui compte pour moi, car il y en a bien un que je connaisse suffisamment pour vous en dire du bien : le Champagne ! Il en est justement question dans le paragraphe suivant...

Etes-vous plutôt Champagne blanc ou rosé ?

La première fois que j'ai bu du Champagne rosé, j'ai voulu crier au crime, n'ayant que peu d'amour pour le rosé en général, comme je vous le disais plus haut. Pour moi, le vin de Champagne, l'unique, le vrai, est blanc, de préférence Blanc de Blancs, cher forcément, comme le Sauternes. Et quand il n'est pas blanc de blancs, je me tourne vers des Champagnes que l'on dit à tort "féminins" (tiens donc...), c'est-à-dire fins, aux arômes délicats et fruités, longs en bouche et rafraîchissants, comme les Deutz ou les De Venoge. Depuis que j'ai goûté un simple Brut Premier de Louis Roederer, plus "viril" dirons-nous que les précédents, j'aimerais boire un jour une cuvée Cristal ou un Blanc de Blancs de cette maison. Louis, si tu m'entends !...

Quelle est votre "première fois" ?

Un rêve que je partage avec ma Tendre, exaucé à Noël 2002 grâce à notre ami du bout du monde (néo-exilé au Costa Rica), qui débarque alors chez nous avec... un Château d'Yquem. Incroyable, nous n'en revenions pas !... On ne s'en est jamais vraiment remis d'ailleurs... Y aura-t-il une seconde fois (et une troisième parce que jamais deux sans trois) ?...

Votre meilleur souvenir "émotionnel" avec un vin ?

[CENSURÉ - Seul les possésseurs d'un décodeur Canal+ pourront accéder à ce programme le premier samedi du mois d'avril]

Votre meilleure association mets/vin ?

Si l'association Sauternes et foie gras est un grand classique chez nous, c'est l'association Sauternes et fromages de brebis (genre Petit Basque) qui remportent tous les suffrages. Et n'allez pas me dire que ça va pô du tout ensemble, c'est que vous avez jamais essayé !

Votre prochaine dégustation (prévue ou fantasmée) ?

Mais je l'ai déjà dis, bon sang ! Au risque de me répéter, j'aimerais boire une cuvée Champagne Cristal de Louis Roederer ou un Blanc de Blancs de la même maison.

Est-elle prévue cette dégustation ?!... Belle-manman, si tu passes par là, toi qui aimes tant partager de magnifiques bouteilles avec nous, toi qui raffoles de ces petites bulles, entends ce message, ce message est pour toi ! :)

Qui choisit le vin dans votre foyer et qui "gère" la cave ?

Je choisis et je gère... enfin, si on peut parler de gestion pour une dizaine de malheureuses bouteilles.

Combien de vin avez-vous en cave ?

Pas de cave. Une dizaine de bouteilles. Et pour tout vous avouer, il me reste uniquement des bouteilles offertes par nos CE respectifs, tellement POUAH ! que je les utilise pour la cuisine. Sinon, il y a quelques petites bouteilles au cas où, mais rien de bien sérieux. Quand j'ai un repas en prévision, je file m'approvisionner chez un caviste. J'ai justement une cave à visiter dans le 14ème arrondissement. Il serait temps que j'y fasse un tour...

Alors, Annie, heureuse ?...
Tit'

lundi 5 février 2007

Tit' Top Ten Two Zero Zero Six

Alhya, ma petite tranche fine de salami de tortue, j'ai promis, j'm'y tiens !

S'il est un peu tard pour une rétro (nous ne sommes pourtant que le second mois de l'année), ce bilan n'est pas inutile. Je comprends pourquoi j'ai de la brioche qui s'enroule autour du bide. Du sucre, du sucre, beaucoup (trop) de sucre !

Aller zou, bilan des courses :

Top 10
Mes premières participations aux KKVKVK !... KKVKVK #13 : une très honorable 10ème place avec ma pizza façon soeurs Tatin aux tomates anciennes, crème Chantilly au poivre et à l'huile d'olive. (08/10) ; KKVKVK #15 : une Pavlova épique, dont le récit mérite le détour. (22/12)



Top 9
Stéphane du blog Cuisiner-en-ligne nous découvre la cuisine de Laurence Salomon. Bon choix. On parle souvent d'elle ces dernières semaines. Je teste ses blinis de sarrasin aux algues, ils sont absolument parfaits en accompagnement d'huîtres fraîches (25/10).



Top 8
Ooishigal, qui se fait bien discrète sur la foodblogosphère - et pourtant, quel talent ! - me fait baver avec son gaspacho de fraises. J'y ajoute des framboises. Une merveille de fraîcheur ! (28/06)



Top 7
Un repas entièrement concocté grâce à Blog-Appétit ! En hommage à leurs créateurs, mais surtout en hommage à Laurent qui à développer la seconde version que nous connaissons bien maintenant, j'ai proposé à mes invités d'un week-end une assiette de desserts : une crème glacée pistache, une ganache chocolat fourrée aux noix, un café glacé frappé, un fondant au noix. Quel plaisir durant les préparatifs ! (26/06)



Top 6
Un nouvel hommage. Il revient à celle qui m'a (ré)concilié avec la boulange : Sandra. Grâce à ses précieux conseils, j'ai eu envie de mettre les mains à la pâte. (10/04)



Top 5
J'ai une sorbetière. Je l'utilise très régulièrement, dès les premières belles journées. Un classique chez nous, le sorbet au chocolat noir extra-bitter, très fort en chocolat et tudieu, que c'est bon ! "Innovation" de l'année, le sorbet aux noix et les sorbets au yaourt au lait de chèvre ou au lait de brebis.



Top 4
Alors que l'automne s'installe tranquillement au-dessus de nos têtes, j'achète des pommes, des coings, du gingembre, une poignée de graines de pavot, et je fais mes premiers pots de confiture pour affronter l'hiver. Il y en aura d'autres... (12/10)



Top 3
D'autres confitures, justement. Un franc succès pour ma confiture poire, cardamome et vanille. J'avoue avoir un faible pour celle-ci. (28/10)



Top 2
Et d'autres encore. Celle-ci à voyager pas mal. A l'est à l'ouest, en Suisse (n'est-ce pas verO ?). J'en ai même vendu un pot. My little chief me demande chaque semaine s'il m'en reste. Heu... comment lui dire qu'il n'y a plus de confiture de Noël ?!... Si elle lit, elle comprendra, vous pensez ? Flûte, c'est pas bon pour mon augmentation ça... (12/12)



Top 1
C'est pas moi qui l'dit, c'est vous, c'est votre préférée ! Une confiture, encore. Une gelée plus précisément. Impossible de passer outre, elle plaît et elle s'exporte, ma gelée chocolat addicted. (23/10)



Woualà, c'est fait !... OUF ! Et pis tant que j'y suis, avant qu'une belle âme daigne me poser la question, voici...

5 choses que vous ne savez pas sur moi... et qui vous feront 5 belles jambes, j'en suis sûr !

Et de one...
J'aime pas... les chous de bruxelles. Rêvez pas pour m'en faire manger. Y'en a bien des qui ont essayé, et pis des bons encore, des très bons, cultivés au jardin, mais c'est pas passé. j'en ai pris un, pis deux, pis trois, pis... MROUMPH ! Cela a bien failli repartir par là qu'c'est rentré, dis donc. L'était moins une. L'a fallu serré les dents et pincer les lèvres pour tout garder.

Et de two...
Paraît que j'ai fais des études de lettres. Paraît même que j'ai essayé d'être prof de céfran. Z'ont au moins échapper à ça, vos pov'tits mioches ! J'avoue que je relis pas toujours mes billets, alors si y'a des fôôôtes, 'scusez, mais j'men tape ! D'toute façon, z'ont pas à me lire vos mômes. A c't'heure là, devraient z'être couchés depuis longtemps... ou qu'ils aillent faire leurs devoirs, si z'ont pas envie de devenir comme moi !

Et de three...
Si c'était à refaire ?... Je serais architecte. Ou mieux, scénographe. Je travaillerais avec les plus grands metteurs en scène de la scène théâtrale francophone : Mnouchkine, Brook, Chéreau, Py... Mais hors de question que je couche avec pour réussir, hein ! Je suis bien trop intègre et j'ai bien trop de talents... Oh pinaise, j'ai archi-mal aux chevilles d'un coup !...

Et de four...
Je sais pas pour qui voter. Non, absolument pas la moindre idée. J'vote pas Nico, j'vote pas Ségo, j'vote pas LO et autres archi-gaucho, j'vote pas facho, j'vote pas José Allo Manman Bobo, j'peux plus voter Hulot... Mais j'vote pour qui, oh ?! J'vais quand même pas voter blanco ?!...

Et de five...
J'vais être tonton !... (Coucou Phinette !)

Final dot.

See U!
Tit'