samedi 27 décembre 2008

Idées d'huîtres

« Idées d'huîtres ». Drôle de titre pour un billet, nan ? Comme si une huître pouvait avoir des idées. Peut-être a-t-elle tout juste de la huître dans les idées. Mais lui prêter tout à coup autant d'intelligence qu'à un être humain pourrait être risqué au moment de l'engloutir, vous ne croyez pas ? Cela pourrait être troublant : se dire qu'on avale sans doute là quelques prix Nobel de physique. Oui, parce que c'est très physique une huître. C'est que du muscle. Et pour l'extraire de sa coquille, il en faut tout autant, du muscle, je veux dire. Il faut mener un véritable bras de fer avec cet animal. On en est limite ridicule par ailleurs. Quand on voit les biceps surdéveloppés qu'on a. Face à ce petit truc grisâtre à la carcasse rugueuse. On se dit qu'on peut l'emporter aisément. Et pourtant, faut bien les deux mains pour lui faire la peau coquille ! Oui, une huître, c'est physique. Et puis c'est esthétique aussi. Enfin, moi j'trouve. Question de goût, évidemment. Pour certains (certaines plus particulièrement et c'est pas moi qui le dit, ce sont les statistiques), l'huître est laide et repoussante. Elle ferait penser à je ne sais quelqu'organe humain. Enfin, pour ceux qui ont une imagination très très débordante. Parce que, moi, quand je mate regarde une huître, j'y vois, très étrangement vous me direz, une... huître. Et certains la mangeraient pour ses propriétés aphrodisiaques. Une fois de plus, quelle imagination ! Parce que, moi, quand je suce j'avale une huître, je mange, vous allez voir comme c'est étrange et absolument extraordinaire, une... huître. Dingue, nan ?

Idées (d'assaisonnement) d'huîtres

Ingrédients (pour 4 personnes)

3 douzaines d'huîtres creuses (ici Normandes spéciales et Gillardeau) ; 12 cuillères à café de bouillon de légumes non mouliné ; 12 petits pois cuits ; 12 cuillères à thé de vinaigre de riz ; 12 cuillères à thé de vinaigre de châtaigne ; 12 cuillères à thé d'huile d'argan ; 12 pincées de myrte en poudre ; 12 pincées de grains de pavot bleu ; 12 pincées de sel noir d'Hawaï ; 12 tours de moulin de poivre blanc ; petites graines germées (ici alfa, radis et fenouil) ; 12 germes de soja ; 12 petits brins de roquette

Huîtres, bouillon de légumes, petits pois et graines germées

Ouvrez 1 douzaine d'huîtres. Jetez leur première eau. Réservez les huîtres dans les assiettes de présentation en attendant qu'elles renouvellent leur eau (comptez une dizaine de minutes). Versez le bouillon de légumes dans chaque huître. Arrangez la présentation avec les petits pois cuits et quelques graines germées. Parsemez le tout avec une pincée de myrte en poudre.


Huîtres, vinaigre de riz, huile d'argan et graines de pavot bleu

Ouvrez 1 douzaine d'huîtres. Jetez leur première eau. Réservez les huîtres dans les assiettes de présentation en attendant qu'elles renouvellent leur eau (comptez une dizaine de minutes). Versez le vinaigre de riz et l'huile d'argan dans chaque huître. Arrangez la présentation avec les graines de pavot bleu et les pousses de soja.


Huîtres, vinaigre de châtaigne, sel noir d'Hawaï et roquette

Ouvrez 1 douzaine d'huîtres. Jetez leur première eau. Réservez les huîtres dans les assiettes de présentation en attendant qu'elles renouvellent leur eau (comptez une dizaine de minutes). Versez le vinaigre de châtaigne. Arrangez la présentation avec le sel noir d'Hawaï et la roquette. Donnez un tour de moulin de poivre blanc au dessus de chaque huître.


Finalement, quand je vois comment elles savent se parer, je ne peux que réviser mon jugement : ouais, ces huîtres, elles ont d'l'idée !

A très bientôt,
Tit'

jeudi 25 décembre 2008

Joyeux Noël !

En attendant que ça aille mieux (voir billet précédent), en attendant Noël, laissez-moi vous souhaiter à toutes et à tous un...



Et à très bientôt !
Tit'

mardi 23 décembre 2008

En attendant Noël

En attendant Noël, bien au chaud dans mes pénates, emmitouflé sous une couverture de laine, devant une grosse bûche qui achève de flamber dans la cheminée.

Sur la table, une bouteille de rhum, un mug, une thermos d’eau chaude, un pot de miel et une grosse cuillère pour tourner tout ça. Je m’essaye au grog. En vain. C’est que j’ai pris froid, moi. A peine en vacances et voilà le nez qui coule, la tête qui tourne, les poumons qui s’époumonent et une de ces fatigues. Comme qui dirait que ça ressemble à la grippe. Mais sans fièvre. Donc, c’est pas la grippe. Bah, j’suis pas médecin. Moi j’dis que j’ai tout ce qu’il faut pour que ce soit la grippe SAUF la fièvre. Bref, on s’en fout, j’suis mal en point et c’est de mal en pis. Et dire que je suis en vacances. C’est malin, tenez !

Sur la table, une bouteille de rhum, un mug, une thermos d’eau chaude, un pot de miel et une grosse cuillère pour tourner tout ça. Une cuillère, oui, mais d'argent, siouplé, et je dirais même plus, sur les genoux, La Cuillère d’argent. Allons bon, faut bien s’occuper un peu. J’ouvre le bouquin en commençant par la fin, comme souvent, puis je feuillette au milieu, puis je tourne encore quelques pages. Peut-être trouverais-je l’inspiration pour le repas de Noël ? C’est qu’avec cette cervelle malade, je sais plus bien ce que prépare dans quelques jours. Alors, je me dis que, cette Cuillère d’argent va me sortir de l’embarras, que je sais que je peux compter sur elle, que ça c’est déjà vu, qu’elle est toujours la bienvenue au moment des fêtes et qu’on y trouve toujours de bonnes choses qui vous font du bien au cœur et au corps. Rappelez-vous...

Et puis au détour d’une page, il y a ces mots, « pommes au four », et cela suffit à réveiller tout à coup mon palais rabougri par la grippe la maladie : ça, j’veux ça et maintenant !


Les pommes au four qui se dégustent avec un petite cuillère en argent (d'après les "pommes aux épices et aux raisins secs", La Cuillère d'Argent, p. 1084)

Ingrédients (pour 4 personnes)

80 g de raisins secs ; 1 CC de cannelle en poudre ; 1/2 CC de gingembre en poudre ; 1 pincée de carvi en poudre ; 4 pommes ; 25 g de beurre ; 5 CS de jus de raisin blanc ou de vin blanc doux

Marche à suivre

Mettez à tremper les raisins secs pendant 15 min. dans un bol d'eau chaude. Préchauffez le four à 160°C. Lavez la peau des pommes. Égouttez les raisins, mélangez-les aux épices en poudre. Evidez les pommes et remplissez l'intérieur des pommes avec le mélange raisins secs/épices. Mettez les pommes dans un plat à gratin préalablement beurré, déposez les pommes et mettez une grosse noix de beurre sur chaque pomme. Arrosez le tout avec le jus de raisin blanc ou de vin blanc doux. Enfournez pendant 30 minutes. Laissez refroidir hors du four.


Bon appétit,
Tit'

samedi 13 décembre 2008

Le pain aux épices selon Michel Bras
Petits festins et desserts, Chapitre 2ème


C’est de saison. Ne nous en privons pas. Et puis, ce n’est pas grand-chose. Le plaisir est surtout de le conserver quelques jours, de le regarder rassir délicatement, de goûter ses saveurs qui évoluent au fil du temps. Le pain aux épices selon Michel Bras est une merveille. Je vous ai déjà dit tout le bien que je pensais de son ouvrage, Petits festins et desserts, qui trône depuis des mois sur ma table de chevet et que j’ouvre de temps à autre pour y rechercher le réconfort nécessaire à une vie bien (trop) remplie, comme certains font avec la Bible, le Coran, la Torah ou la Dianétique... question de goûts !

Et puis, il y a encore ce plaisir de broyer soi-même les épices au pilon. Cela prend un certain temps, il est vrai, mais les arômes qui se dégagent du mélange sont d’autant plus puissants et efficaces. J’ai fait l’expérience. J’avais à ma droite un mélange d’épices pour pain d’épices acheté de fraîche date, et pas de celui qui se décarcasse, hein ! Non, un bon mélange... Enfin, croyais-je. J’avais à ma gauche ma poudre grossière d’épices. Il va sans dire que je n’arrivais même plus à sentir le mélange acheté tout prêt, tant l’autre embaumait la cuisine !

Avant de commencer, voici quelques ajustements :
- Contrairement à la recette donnée ci-dessous, je n’ai utilisé ni écorces d’orange confites, ni zestes d’orange et de citron, ni amandes effilées, question de goûts.
- J’ai utilisé de la cassonade, le type de sucre n’étant pas précisé.
- Je n’avais pas de farine de seigle, alors comme souvent j’ai utilisé de la farine de blé semi-complète et de la farine de blé noir en quantité égale pour remplacer le seigle.
- J’ai broyé l’anis avec les autres épices, question de goûts une fois de plus. N’ayant pas de moulin à café à la maison, j’ai broyé les épices en une poudre assez grossière au pilon. Soyez patients !...
- Rassurez-vous, la quantité de poudre d’épices obtenue n’entre pas intégralement dans la préparation. Stockez le surplus dans un pot en verre fermé hermétiquement ; vous réutiliserez votre mélange pour cuisiner d’autres pains aux épices.
- Michel Bras utilise 1 g de cette poudre (par rapport aux quantités données ci-dessous). Comme je n’utilisais pas de fruits confits ni de zestes, j’ai eu la main bien plus généreuse (et j’ai eu raison !) : 1 bonne cuillère à soupe et hop !


Le Pains aux épices selon Michel Bras

Ingrédients

100 g de miel ; 100 g de sucre ; 75 g de beurre ; 150 ml d’eau ; 110 g de farine de seigle ; 110 g de farine de blé ; 30 g d’écorces d’orange confites ; 4 zestes d’orange ; 4 zestes de citron ; 45 d’amandes effilées ; 20 g de levure chimique ; 3 g d’anis vert ; 18 g de cannelle ; 9 g de muscade ; 2 g de clou de girofle.

Marche à suivre

Dans une casserole, faites fondre à feu doux le miel, le sucre, le beurre et l’eau. Réservez. Si vous avez cela à la maison, passez les épices au moulin à café. Hachez finement au couteau les écorces d’orange confites et les zestes, mélangés avec un peu de farine. Dans le bol d’un robot, mélangez les farines, la levure et 1 g de la poudre d’épices. Ajoutez les écorces d’orange et les zestes hachés. Versez progressivement le sirop au miel sur les ingrédients secs. Mélangez au robot ainsi pendant 10 minutes, puis ajoutez les amandes. Versez la préparation dans un moule à cake graissé et légèrement fariné.

Mettez à cuire le pain aux épices pendant 10 minutes dans un four préchauffé à 160°C. Diminuez la chaleur du four à 150°C et poursuivez la cuisson entre 45 et 60 minutes. Important ! Suivez bien la préconisation de Michel Bras : « En cours de cuisson, lorsque le gâteau commence à croûter, tailler le dessus dans le sens de la longueur à une profondeur de 1 cm. Ainsi, il se développera davantage. » Vérifiez la cuisson à l’aide d’un couteau. Démoulez une fois cuit et laissez refroidir sur une grille.


Pendant ce temps, détendez-vous dans le canapé, un feu dans la cheminée, des chants de Noël en fond sonore, avec le dernier album de Loisel et Tripp entre les mains, et songez à cette amie-du-bout-du-monde qui affronte avec ses semblables les premiers frimas de l’hiver aux confins du Québec. Puis, à l’heure du goûter, faites chauffer de l’eau, préparez le thé et servez-vous une tranche généreuse de ce pain aux épices-là. Levez votre mug au ciel et... A la vôtre !

Bon appétit,
Tit'

samedi 6 décembre 2008

Lasagnagnagnagnagnagnagnagnagna...

[Tou rid wiv eu biotifoul frênch'akssênteu, pléase !]

For the tout premier 1st Lasagne Day, with a little bit of retard, here is my humble (lire "humble", comme "humble", pas "hhheumbeule", pléase !) participation, you know. I couldn't ne pas participer, ç'aurait pas été cool, comme ils disent là-bas, you know. Et pis, how to resist a cry poussé communément on the blogoglobe, a so percing cry that il m'a déchiré le tympan le 6 novembre dernier ! So, Dorian, Marion, Gracianne, voici for you my friends, you know...



Lasgnagnagnalaverdura e salmone

Ingrédients (pour 4-6 personnes)

6 feuilles de lasagnes fraîches (Rana, au rayon traiteur de votre supermarché) ; 250 à 300 g de saumon fumé ; 750 g d'épinards hachés ou 500 g d'épinards hachés et 250 g d'oseilles (l'oseille apportera une petit note acidulée pas désagréable du tout) ; 100 ml de crème fraîche épaisse ; 200 ml de fumet marin maison minute* ; 1 jus de citron ; herbes aromatiques fraîches à votre convenance (basilic, ciboulette, aneth, menthe) ; sel et poivre

Marche à suivre

Mettez à cuire à la vapeur les épinards (et l'oseille le cas échéant). Préchauffez le four à 180°C. Portez le fumet marin à ébullition et, hors du feu, ajoutez le jus de citron, les herbes ciselées et la crème fraîche. Mélangez bien. Dans un plat rectangulaire allant au four, versez un peu de sauce sur le fond, puis alternez les feuilles de lasagnes avec les épinards légèrement salés et le saumon fumé de la façon suivante : lasagne / épinards / lasagne / saumon / lasagne / épinards / lasagne / saumon / lasagne / épinards / lasagne. Versez la sauce bien chaude sur le tout, puis enfournez pendant 15 à 20 minutes, en recouvrant d'une feuille d'aluminium pour éviter le dessèchement.

Petite astuce : la cuisson au micro-ondes convient parfaitement à cette recette. Utilisez alors un plat en pyrex avec son couvercle. Cuisson : 10 minutes à 750 W.

*Fumet marin minute : Pas de fumet de poisson au congélateur ou en poudre ? J'ai une solution, mais attention il faut anticiper un minimum ! J'achète des algues en paillettes. On en trouve de plus en plus facilement aujourd'hui. J'utilise même parfois les feuilles utilisées pour la confection des maki japonais. Pour réaliser ce fumet marin, portez à ébullition 500 ml d'eau, salez et poivrez généreusement, puis ajoutez 1 cuillère à soupe bombée d'algues en paillettes, 1 oignon doux coupé en 2, 1 gousse d'ail, 1 carotte, 1 branche de thym. Mettez le tout à cuire sur feu doux pendant 20 minutes. Filtrez votre fumet. Utilisez-le immédiatement ou réservez-le au frais ou au congélateur après refroidissement.

Bon appétit,
Tit'

vendredi 5 décembre 2008

Astuce : s'empiffrer de Nutella sans se faire pincer !

Gourmandes, gourmands, je vous sais à l'affût. Qui n'a pas rêver un jour de faire la fête à un pot de Nutella, ni vu ni connu ? Si vous me suivez jusqu'au bout je vais vous révéler une astuce IM-PA-RABLE (ou presque) pour pas vous faire pincer (ou en tout cas, pas immédiatement).

Regardez le pot ci-dessous...



Il vous paraît plein, n'est-ce pas ? Bah heu... en fait...



...il est plutôt vide. C'est à peine s'il reste sur les contours du verre une couche de pâte suffisante pour satisfaire l'appétit de mes ziozios-coucous*. L'astuce pour s'en délecter goulument ingognito ? Fastoche ! Ouvrez le pot, attrapez une grosse cuillérée de pâte à tartiner et dégustez. Renouvelez l'opération autant de fois que vous le désirez en veillant impérativement à ne pas racler les bords du pot avec la cuillère. Remettez le pot à son emplacement d'origine. On ne doit pas s'apercevoir que le pot a bougé ou qu'il a été vidé. On veillera encore à faire ce petit exercice, seul à seul, dans la plus stricte intimité. Et voilà, c'est aussi simple que cela !

(* Je vous avoue que s'ils découvrent mon forfait demain matin, je finis au tournebroche. Je suis assuré d'être banni à vie de leur liste de papa unique et préféré.)

Bon et pis, chuuut, ne dites rien à mon oizelle, elle a pas vu non plus !

Bon appétit,
Tit'

lundi 1 décembre 2008

Quand je fais de la purée mousseline...

...Vous vous souvenez ?

Bah oui, un peu comme tout le monde, j'ai goûté à cela quand j'étais haut comme trois pommes et je vous avouerais que j'adorais. Surtout le petit volcan pour mettre le jus ! Aujourd'hui, j'ai grandi, j'aime cuisiner et j'assume assez mal de devoir fourguer à mes ziozios de la purée en confetti. La purée, c'est si simple à faire et la mousseline, c'est si bon. Qu'à cela ne tienne ! Pioupious malades, Tit' à la maison et hop, hop, hop, on sait qu'il faut qu'ils reprennent de la plume de la bête ces oiseaux-là, alors on les bichonne un peu. Ce midi, ce s'ra jambon-purée mousseline. Ah oui, mais de la vraie purée mousseline avec tout plein d'œufs dedans et tout plein de beurre et tout plein de crème ! Rien que du bon quand il fait si frisquette dehors.


Purée mousseline

Ingrédients (pour 3 personnes)

750 g de pommes de terre ; 75 g de beurre demi-sel ; 2 jaunes d'œufs ; 75 ml de crème fraîche épaisse ; sel, poivre et noix de muscade râpée à votre convenance

Marche à suivre

Epluchez les pommes de terre et passez-les à l'eau. Coupez en morceaux grossiers, puis mettez à cuire dans une cocotte minute à vapeur. Fouettez la crème avec vigueur et réservez-la au frais. Une fois cuites, passez les pommes de terre au moulin à légumes à grille fine ou écrasez-les au presse purée. Lorsque la préparation est homogène, ajoutez le beurre. Placez la purée dans une casserole à fond épais sur feu doux. Ajoutez les jaunes d'œufs un par un sans cesser de remuer. Salez, poivrez, ajoutez la muscade râpée. Ajustez selon votre goût. Hors du feu, ajoutez la crème. Mélangez et servez aussitôt.

Bon appétit,
Tit'

samedi 15 novembre 2008

Fromage frais aux algues

Nous éprouvons tous une énorme satisfaction quand nous réussissons ce que nous entreprenons de nous-mêmes avec nos petites papattes plus ou moins habiles : qui de la bricole, qui de la cuisine, qui de tout autre chose et peu importe. Enfant, j’avais assisté avec mes cop’s d’école à une exposition sur les produits laitiers. Goulu de from’tons dès le berceau, je m’étais particulièrement régalé ; la maîtresse s’en était d’ailleurs fort inquiétée, pensant que je rendrais ma gourmandise dans le car qui nous ramenait à Maurice Genevoix. Il n’en fut rien. J’avais notamment apprécié deux moments mémorables qui avaient été la réalisation en direct d’une motte de beurre demi-sel dans une baratte en bois (pour quelle raison croyez-vous que j’en raffole, même si je suis né dedans ou quasi ?) et la concoction d’un fromage au goût tout doux que la gentille madame – qui avait des seins si exorbitants que je m’en rappelle encore aujourd’hui, si énormes vous dis-je que je crois bien que nous fûmes quelques malins à nous imaginer que le lait, qu’elle brassait avec son énorme écumoire dans la cocotte, avait été extrait de sa poitrine volumino-généreuse –, que la gentille madame, disais-je, qui l’avait préparé avait appelé « ricotta ». Ainsi donc, on pouvait faire son fromage soi-même !

Pourquoi ai-je attendu toutes ces années pour m’y mettre ? Je l’ignore bien. Il aura fallu que je croise dans le métro une femme dont la silhouette fellinienne ne m’apparaissait pas inconnue, avec une paire de seins qui pointait vers le Pont de l’Alma et une paire de fesses qui indiquaient la direction inverse vers la Gare d’Austerlitz, pour que ce stimulus me rappelle cette journée heureuse, vingt-cinq ans plus tôt, où je découvrais que l’on pouvait réaliser du fromage à la maison avec peu de moyen et une « magu’nifique poïtrine », comme dirait Dany Boon. Oui, j’en ai bien conscience, cette résurgence soudaine dans ma mémoire d’oiseau défraîchi, c’est un rien tordu. Mais, il me semble que vous êtes déjà bien au courant de ce que peut être mon état normal : l’oiseau, c’est bien connu, a une sacrée araignée au plafond !


J’ai donc attendu toute ces années pour avoir le plaisir de m’écrier soudain, à la façon d’une Valérie Lemercier toute fringante et pimpante, avec des plumes en plus sur le torse cependant : « Vous aimez ? C’est moi qui l’ai fait ! ». Bien sûr, en oiseau pas très sérieux que je suis, j’ai réalisé un fromage encore moins sérieux. Après avoir testé une version nature plutôt convaincante, il a fallu que j’en rajoute. De l’ail et des fines herbes, ah oui, volontiers ! Hélas, point de fines herbes, ou très peu, et encore moins d’ail dans la demeure à l’heure où je concoctais ma ricotta maison, une heure indue pour espérer en dégoter dans quelque commerce que ce soit. Je me contentais donc de ce que je trouvais dans mes placards. J’ai bien failli faire une ricotta au curry, mais j’ai cru un instant que ce serait abuser de la tolérance gustative des miens, déjà bien élimée après des mois de tests laborieux et parfois des plus curieux en cuisine. Ma leste main tombait au fond du placard à épices sur un pot dont la date limite de conservation arrivait à son terme et qui contenait des paillettes d’algues marines déshydratées made in ma bro de mon cœur. Et aussitôt, voici que je mélangeais au caillé qui était en train d’apparaître à la surface de la casserole, une belle cuillère de ces paillettes auxquelles j’ajoutais un rien de ciboulette, une touche de persil et quelques brisures de romarin trouvés au fond du congélo. Et ainsi naquit ce fromage frais aux algues dont je me régalais et que j’emportais à la séance photo que nous proposait Isabelle Rozenbaum pour l’immortaliser à tout jamais.

Le gôut de ce heu... fromage ? Une bien étrange sensation, je l’avoue. Au départ, je n’étais pas fan. Puis j’y suis revenu, par petites touches, pendant un jour ou deux, comme attiré par le souvenir entêtant que me laissait ce fromage sur le palais. Enfin, je finis par lui faire sa fête, étalé en couche épaisse sur une tartine de pain de campagne, avec dans l’assiette une belle salade de roquette, des tomates bien goûteuses et des crevettes sautées à l’ail. J’avais trouvé comment le déguster !


Fromage frais aux algues

Ingrédients

1 litre de lait frais cru entier ; 5 g de sel fin ; 2 CS de jus de citron pressé ; 2 CS de paillettes d’algues déshydratées ; 5 tours de moulin à poivre noir ; et « un rien de ciboulette, une touche de persil et quelques brisures de romarin »

Marche à suivre

Avant de vous lancez, achetez au préalable des compresses stériles de gaz hydrophile de 30x30, pour filtrer le caillé. Si vous avez une mousseline, c’est tout aussi bien. Munissez-vous encore de fil de cuisine pour suspendre le fromage, qui doit s’égoutter plusieurs heures.

On y va ? Vous verrez, c’est on ne peut plus simple !

Mettez le lait dans une casserole et portez-le à ébullition. En dehors du feu, ajoutez le sel et le jus de citron pressé. Remettez la casserole sur le feu baissé et laissez cuire à petits frémissements entre 10 et 15 minutes. Lorsque le caillé remonte à la surface (en petits grains à peine plus gros que de la graine de couscous), ajoutez les algues et les herbes ciselées. Garnissez une passoire avec deux bandes de gaz stérile que vous laissez pendre de part et d’autre de la passoire. Prélevez les morceaux de caillé, qui ont dû commencer à s’amalgamer les uns les autres, avec une écumoire ou versez délicatement le tout à travers la passoire. Nouez les coins des compresses entre eux avec du fil de cuisine et suspendez le fromage au-dessus d’un plat ou de l’évier. Laissez égoutter pendant 2 à 3 heures. Sortez le fromage, posez-le sur une assiette, puis mettez au frais pendant une heure ou deux avant de le consommer.

Pour obtenir un fromage frais moulé : si vous possédez une ancienne faisselle (généralement en terre cuite ou en alu inoxydable), placez une compresse ou une mousseline au fond de la faisselle et laissez égoutter le fromage le temps indiqué ; si vous ne possédez pas de faisselle, un conseil, lors d’un prochain achat, achetez de la faisselle ou du brousse en pot chez votre fromager ou en supermarché et conservez les moules plastiques à rainures. Ils résistent assez bien à la chaleur.

Bon appétit,
Tit'

vendredi 7 novembre 2008

Le chef Olivier Roellinger rend son tablier !

NAAAN ?!... :(

En lisant les dépêches de l'AFP ce soir, j'apprends qu'Olivier Roellinger, le maître *** au Michelin des Maisons de Bricourt à Cancale, rendra son tablier le 15 décembre prochain.

Et si ! Lisez plutôt ceci : Le chef Olivier Roellinger ferme son trois étoiles à Cancale pour une nouvelle vie.

Un rêve qui se brise... J'aurais tant aimé manger rien qu'une fois dans son beau restaurant au bord de mer. J'admire tant ce monsieur. Un grand monsieur.

Je suis bien triste ce soir... Mais allons bon, il l'a bien mérité cette nouvelle vie, nan ? Tant pis pour moi, n'est-ce pas ? Il faudra que je me contente de son Coquillage et de m'émerveiller devant son étagère à épices qui m'a souvent inspirée en cuisine.


Hier, je ne savais pas trop encore ce que je souhaitais demander au Père Noël cette année. Aujourd'hui, je sais : son dernier livre, Trois Etoiles de Mer, et le DVD qui en est tiré.

A bon(s) entendeur(s)...
Tit'

P.S. : Je sais que la bibliothèque ploie sous le poids des quelques mille et un ouvrages qui la composent, mais... en voilà un qui va devenir vite indispensable (et introuvable) !

mardi 28 octobre 2008

Crème veloutée de dessous les feuilles des bois

ABRACADABRA ! Ah, j'en connais qui ne vont pas aimer ! Les goûts et les couleurs... Mais si vous avez l'habitude de pratiquer, vous savez comme c'est changeant par ici. Les meubles bougent souvent de place, comme muent par une force magique. Alors si ça vous plaît pas aujourd'hui, ça vous plaira demain, hein !

ABRACADABRA ! C'est vrai quoi, on vous le dit ! Suffit juste d'un rien d'imagination, de quelques idées d'associations et votre habituel velouté de potiron se trouve transformer en... Qui a dit "crapaud" ?!

ABRACADABRA ! Allez zou, Copine, voilà pour toi ! C'est la Fée Viviane qui me l'a susurrée à l'oreille celle-là. Si j'étais toi, je me méfierais. Il y aurait quelque mauvais tour là-dessous, cela ne m'étonnerait guère. Tu sais, les sorcières...

Crème veloutée de dessous les feuilles des bois

Ingrédients (pour 8 personnes)

1,5 kg de chair de courge (ici sucrine du Berry) ; 600 g de marrons cuits vapeurs sous vide (Ponthier) ; 1 poireaux ; 1 oignon doux ; 1 gousse de vanille Bourbon ; 3 bouillons Kub Or ; 250 ml de jus de pomme maison (nature et sans sucre) ; 1 CS de beurre ; 4 CS de crème fraîche épaisse ; eau fraîche ; sel et poivre

Marche à suivre

Lavez, séchez, épluchez, épépinez la courge. Coupez la chair en cubes grossiers. Lavez, séchez, ciselez le poireau en fine julienne. Epluchez et ciselez grossièrement l'oignon.

Dans une grosse marmite, faites fondre le beurre noisette sur feu vif. Ajoutez le poireau et l'oignon ciselés et saisissez rapidement. Laissez suer sans coloration. Baissez le feu, ajoutez une cuillère à soupe d'eau et laissez fondre pendant 2 minutes à feu doux.

Ajoutez les cubes de courge, couvrez avec le jus de pomme maison (jus extrait de la cuisson de pommes cuites à la vapeur) et d'eau fraîche à hauteur. Fendez et grattez le contenu d'une gousse de vanille. Emiettez 1 à 3 bouillons Kub Or, selon votre goût. Portez à ébullition, couvrez et laissez mijoter à feu doux pendant 15 minutes.

Ajoutez 500 g de châtaignes dans le potage et laissez cuire encore pendant 5 à 10 minutes.

Mixez. Poivrez, ajoutez la crème fraîche, mixez une fois encore. Servez bien chaud individuellement en émiettant les châtaignes restantes sur chaque assiette.

C'est une telle merveille (n'est-ce pas Tatamail ? ;o) ), que je ne peux vous souhaiter qu'un très bon appétit,
Tit'
Mise à jour du 30/10 : Oh, et puis finalement, tout bien réfléchi, nan ! Alors... DEZABRACADADRA ! Et hop, voilà, on revient aux sources... ou presque... et c'est pas plus mal !

 

mardi 21 octobre 2008

Le bouillon d'un couillon d'oisillon

Un ziozio, parfois, c'est très couillon. Y'a pas même plus couillon que ces petites bêtes-là. Prenez une poule par exemple. Une poule, on est d'accord, c'est un ziozio. Un gros ziozio avec tout plein de plumes, c'est certain. Prenez une poule donc. Ou un coq. Ou un poulet. Comme vous voulez, on s'en tape. Prenez une poule. D'accord, d'accord, un poulet, je ne discute pas, faudrait voir à pas trop vous contrarier, vous, en ce moment. Seriez un tantinet stressé, nan ? Bon, passons. Le poulet. Mettez un ver sous un verre. Et non l'inverse, s'il vous plait, car le verre sous le ver, couillon ou pas couillon, le poulet voit le ver sur le verre et le bouffe, y'a pas photo ! Le poulet, le ver sous le verre. Le poulet se balade et tombe nez à nez avec un ver. Ouais, nez à nez, pour un poulet, ça va être très difficile. J'aurais du dire bec à bec, mais un ver, ça n'a pas de bec, même sous un verre. Un ver globalement, c'est un mec sans nez, sans bouche, sans yeux, sans rien. Pas facile de trouver un truc à dire. Alors bon, disons nez à nez et restons-en là. Si vous suivez : le poulet, le ver sous le verre. Le poulet a beau voir le ver, là, il voit pas le verre et il pic-pic-pic avec son bec, il pic-pic-pic en vain, ce p*** de foutu ver ne veut pas venir dans son bec. A moins que ce soit son bec qui ne veuille pas piquer ce foutu ver. Mais comme le ver est sous le verre que le poulet ne voit pas, il continue à pic-pic-pic sur le verre, si bien qu'à la fin il a tellement pic-pic-pic sur le verre qu'il a le bec tout endolori, ce couillon de poulet. Conclusion : y'a pas plus couillon qu'un ziozio !

Et qu'est-ce que je suis, moi ? Un ziozio ! Et donc ? Un couillon de ziozio ! Bravo, vous suivez !

Pourquoi suis-je un couillon d'oisillon ? Bah, parce que desfois, je ferais bien d'écouter mon corps chanter ! Oui. Dans l'oisillon couillon, c'est pas la gorge du ziozio qui tuit-tuit-tuit, qui tit'-tit'-tit', qui pilou-pilou-pilou, c'est bien le corps tout entier qui émet ces douces harmonies qui enchantent vos oreilles le printemps venu. Hier, j'aurais dû écouter mon corps chanter. Au lieu de cela, j'ai bossé. Trop bossé. Je bosse la semaine, je bosse le soir, je bosse le week-end... Mmmh ! Le cercle vicieux ! Du grand n'importe quoi ! Et quand je suis comme ça, qu'arrive-t-il à mon grand couillon de corps ? Hé bien, cette truffe flanche !


Hier, mon corps m'a encore joué la bonne blague de la foire à la tripaille. Du coup, me voilà condamner à la diète. Et qui dit diète, dit chez moi comfort food. Je mange ce qui fait le plus grand bien aux bobos du corps et de l'âme. Pour cela, rien de mieux qu'un petit envol vers l'enfance.

Petit, quand j'étais dans cet état pitoyable proche de la larve d'un jour, quand je pleurais à chaudes larmes que j'ai mal partout, que j'ai la tête en ébullition, que j'ai les pieds et les mains gelés, que Papa Manman j'sens que c'est la fin que j'vous aime que j'vais mourir Rhaaaa, ma Manman adorée me confectionnait toujours un... bouillon ! Un bouillon au Kub Or, siouplé ! Et pas avec les lettres de l'alphabet, où celui qui trouve le Z il me l'envoie par la poste, cuit de préférence, ou pas avec des vermicelles, nan, mais avec de la semoule fine de blé dur ou, mieux d'chez mieux, avec une grosse poignée de polenta de maïs et du persil haché comme ça pour faire genre y'a un légume et tout plein de fer dans la sousoupe ! Un gros bouillon brûlant que j'avalais de suite et tant pis si je devais avoir la langue cramoisie après cela.

C'est bête, hein ? C'est couillon, un bouillon ! Mais... c'est si bon. Enfin, je sais pas si j'arrive à me faire comprendre, disons qu'un bouillon comme ça, quand on est dans un état comme ça, ça vaut... tout les Kub Or du monde ! Nan ?

Bon, aller, pas de pub gratuite. Ce sera juste ma façon à moi de remercier cette astucieuse d'Adèle - avec qui j'irais bien prend'un pot, avec Adèle, ouais, et Pat' mon pote, enfin... quand je serais debout sur mes pieds et avec un estomac en bon état à défaut d'être tout neuf - (et mon hôte d'un soir) pour m'avoir rappeler, lors d'un atelier, que ce bouillon, c'est un de mes vrais plaisirs d'enfant.

Bon, c'est pas tout ça, mais c'est l'heure de mon bouillon... et après, au lit !

A bientôt,
Tit'

lundi 20 octobre 2008

ELLE (bis)

Ce matin, à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je l'achèterai. Vois-tu, je sais qu'ELLE m'attends...

Dans le magazine ELLE de cette semaine (avec Valérie Lemercier en couv'), vous lirez en page 182 un article de Romy Ducoulombier sur les blogs gourmands préférés de la rédac'. Et ben, j'y suis et joliment entouré de mes deux copines d'Aurillac 2007, Lilo et Véro, et pis aussi cette sacrée belle louche de Pauline, Madame B comme Bon, notre sucrissime Bergamote, Camille-dans-la-ville et cette chère Tambouille à deux têtes, Chris & Clo ! Ouais, ouais, rien que du beau monde, j'vous dis !

Vous savez quoi ? Bah l'oiseau, même s'il est pas trop présent sur la blogosphère en ce moment - c'est le moins qu'on puisse dire - bah il se sent pousser des ailes !... Oui, je sais, j'en ai déjà une paire, pas grave, ça m'en fera une de r'change, nan ?

Un grand merci Romy !

A bientôt (enfin, j'espère ;-) )
Tit'

jeudi 2 octobre 2008

« Elle »

Comment que le gars il a trop bien écrit ce que j'avais sur le cœur ! Il est fort, le Malzieu, il est trop fort. Et pis tant pis, je lui demande pas son avis, je vous retranscris ses (si beaux et si poétiques) mots, des mots qui trouveront en vous, je l'espère, l'écho qu'ils ont trouver en moi ce soir dans le train, entre Choisy et Juvisy. Ils y résonnent encore...

« Elle était un peu sorcière pour faire à manger. Elle avait ses recettes, qu'elle ne voulait révéler à personne. Sa cuisine était son atelier, son antre à parfums et fumées. Elle faisait monter les œufs à la neige avec un coup de poignet souple comme un roulement de tambour. Pour les crêpes, elle ressemblait à un Dj, jonglant avec les plaques chauffantes et les poêles comme si elle passait des disques – à croire qu'elle cuisinait des disques mangeables, ou des crêpes écoutables dans mon vieux mange-disque orange. Elles étaient bonnes, ses crêpes, elles sonnaient « crrrépitissssima » tout craquait ! splashaient l'huile et les pincées ! De la neige ! Elle cuisinait avec de la neige, j'en suis sûr, elle faisait cuire la neige, elle montait les œufs en neige, elle fabriquait ses œufs, elle y logeait ses secrets. Elle y logeait l'histoire de sa vie. Danse de couvercles. Les plats claquent, clic-clac ! Les plaques ! La petite minuterie en plastique bat comme une cœur ! Elle y mettait du piment, « du sien » comme on dit. Elle tordait les boutons de la cuisinière, montait le son, mélangeait, faisait des expériences. Elle cassait un œuf et se lançait dans une préparation, même d'une petite chose simple à manger, c'est parti, la voilà, en chœur dans sa cuisine, elle fait chanter son orchestre à gourmandises, elle chante.

Tu criais parce que tu renversais des choses, que tu te coupais, ou que tu te brûlais, toujours le même doigt. Ça chauffait tellement qu'on aurait dit que tu faisais cuire la maison entière pour nous la servir toute parfumée. Même avec une armée de tourne-disques branchés en stéréo , je n'arrive pas à reproduire le monstrueux son de craquement-cuisson que tu orchestrais dans ta cuisine. Les louches timbales et les cuillères-glockenspiel sur les assiettes, et les condiments, en pincées maracas ! tes tchic-tchic ! ton Espagne dans les plats ! Elle se danse ta cuisine, faites du bruit, je veux entendre encore.

[...]

Tu savais tellement bien l'accorder à la nuit tombante ton orchestre à gourmandises. Pâte à crêpes alto, barytones-belle Hélène... Est-ce que tu sais encore, dis ?»

Extrait de Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi de Mathias Malzieu (éd. Flammarion, p.91-93)

Je crois qu'il n'y a plus qu'à le lire de A à Z, vous croyez pas ?

A bientôt,
Tit'
P.S. : Just a little precision. Le roman de Mathias Malzieu (chanteur du génialissime groupe Dionysos) n'est pas un roman "culinaire". Si vous entreprenez sa lecture, accrochez solidement votre cœur dans son habitacle si vous ne voulez pas le retrouver au fond de vos chaussettes, parce que... OUCH ! c'est dur parfois. Mais mais mais, 'tention, comme je vous l'ai dit il est trop beau, trop beau, trop beau, avec son tout plein de poésie et tout ça. Je le conseille vivement. Seulement, vous plaindez pas après, vous aurez été préviendu. C'est tout !

 

jeudi 11 septembre 2008

Vapeur d’artichaut poivrade aux saveurs du maquis

Manger et déménager. Ou plutôt : déménager et manger. Déménager avant tout. Manger vient plus tard. Voire ne vient pas. Le nez dans les cartons, on ne se rend pas compte qu’on a laissé passer l’heure. L’heure de manger, l’heure de dormir. Il faut déballer, faire vite, demain le travail, la rentrée des ziozios. Et quand bien même, si on avait le temps. Pas de four, les gamelles dans les cartons et puis tout le reste. On fait alors avec les moyens du bord, on file découvrir la boulangerie sur la place de la basilique, on prend la voiture vite fait zyeuter les échoppes nourricières dans les environs, on essaye le petit primeur là, y’a tout plein de monde et les prix et la qualité, ça va nous changer la vie la campagne. La campagne à la ville. La ville, c’est pour bosser, c’est pas bien loin, c’est à deux pas. Enfin, deux pas, deux pas de parisiens, une éternité quoi. Et alors ? M’en fiche bien. Et pis la campagne, la campagne à la ville, c’est des champs, c’est des bois. C’est des chevaux qui martèlent le pavé sur le pont quand ils traversent rejoindre l’écurie. C’est des hiboux qui hululent la nuit. C’est des moustiques (en fort grand nombre cette année, mais c’est bien la première fois qu’il paraît) qui piquent bien. C’est Lucky, le crapaud Lucky, qui nous a accueilli dès le premier soir, signe heureux, et qu’on a baptisé ainsi parce qu’il est là chaque soir à traverser la cour d’un bout à l’autre pour se réfugier on ne sait où et qu’on entend coasser des heures durant au pied d’un mur de cartons déballés.

Déménager et manger. Finir d’aménager la cuisine aménagée. Un rêve même si elle est pas très belle, même si c’est chêne vernis rustique du sol au plafond et des petits carreaux de grès sur le plan de travail. Pas grave, on est heureux comme ça. On y mettra un coup de peinture un jour. On a des projets, plein de projets, on a bien le temps. Vivre dans notre nouveau nid douillet comme cela quelque temps et réfléchir à la suite. Mais pour l’heure, penser à manger. Manger quelques artichauts poivrade achetées la veille chez le primeur en saut de puce en voiture. Se rappeler que les vacances quelques semaines plus tôt ont été des plus merveilleuses et chaleureuses quelque part du côté de mes origines corses (je vous en reparlerais plus longuement à l'occasion). Se rappeler qu’on en a rapporté des saveurs inoubliables qui se marieraient bien avec les poivrades. Alors vite fouiller, fouiller les cartons et mettre la main sur ces trouvailles pour en assaisonner les légumes tout juste cuits à la vapeur.

Finalement, cuisiner sur le pouce et manger, ça fait du bien.

Vapeur d’artichaut poivrade aux saveurs du maquis

Ingrédients (pour 2 personnes)

6 petits artichauts poivrade ; 2 pincées de myrte en poudre ; 2 CS d’huile d’olive ; 2 CC de vinaigre de châtaignes ; 2 tours de moulin de poivre blanc ; 2 pincées de fleur de sel ; 1 CC de miellat du maquis

Marche à suivre

Lavez les poivrades et séchez-les. Coupez les queues, éliminez les grosses feuilles et découpez les pointes. Découpez chaque artichaut en 4 et retirez les poils. Rincez à l’eau et mettez à cuire à la vapeur.

Quand les artichauts sont cuits, laissez tiédir, puis placez-les dans un plat de service. Assaisonnez avec la myrte en poudre, le poivre, la fleur de sel. Arrosez avec l’huile d’olive, puis le vinaigre aromatisé à la châtaigne. Terminez en faisant coulez par petites touches le miellat.

Servez aussitôt et dégustez. De préférence attablés autour d’un carton non déballé (cela a son importance !), au milieu d’une pièce tout autre que la cuisine, et mangez sur le pouce ou avec une grosse tartine de pain de campagne beurrée. Un régal de simplicité !

Bon appétit et à bientôt,

Tit'
P.S. : Ah, au fait, ça fait trois ans tout rond ! Trois ans que NNB! est sur la toile. Pas mal, hein ? ;)

 

mercredi 13 août 2008

Le temps d'un pique-nique où nous fûmes jadis

Je me souviens. Le temps d'un pique-nique où nous fûmes jadis. Nous partîmes à quatre dans notre titine pas paresseuse du tout, en route vers la capitale où nous fûmes vite rendus en ce début août 2007...

Nous partîmes à quatre, mais nous nous vîmes quatre-vingts, quatre-cents, quatre-mille en arrivant au port au parc de Bercy. Nan, nan, j'exagère pas : quatre-mille et des brouettes ! Des brouettes remplies à ras bord de boustifailles plus fantastiques les unes que les autres, des trucs si bons, des trucs du genre qui vous font faire Hips ! après quelques lampées (magiques), Hips, hips, hips, hourra ! Hourra pour tout ce choucoulaci, pour tout ce choucoulalà !...

Ahlala, le beau pique-nique ! Ahlala, le beau monde !...

Je vous raconte ça, mais ouais, c'est déjà bien loin. C'est en lisant les compte-rendus de la nouvelle édition que je me suis souvenu de cette chouette journée, de ces sympathiques mais ô combien fugaces rencontres (Hein Sophie ? Hein CO ? Hein Scottish-girl-to-be ? Hein Miss ? Hein Murielle ? Hein Stan ?) et retrouvailles (Hein Marion ? Hein l'Artiste ? Hein Marie (épouse de) ? Hein Cécile ?). Et en me remémorant ce jour-là, j'ai constaté avec HORREUR ! MALHEUR ! que j'avais omis depuis tout ce temps de donner aux intéressés la recette de mes muffins d'été d'alors. Donc...

Veuillez trouver ci-joint, etc.

Bercy's muffins (muffins exotiques... sans photo)

Ingrédients (pour 25 mini-mufins)

225 g de farine de froment ; 55 g de farine de châtaigne ; 1 CC de levure chimique ; 2 CC de mélange d'épices fait maison (cannelle, gingembre, girofle, muscade, baies roses) ; quelques tours de moulin à poivre ; 150 g de beurre demi-sel ; 3 CS de miel de châtaignier ; 4 CS de cassonade ; 185 ml de lait ribot ; 2 œufs ; 125 g de goyave séchée ; 4 CS de flocons d'avoine ; 3 fruits de la passion

Marche à suivre

Préchauffez votre four à 210°C.

Dans un grand saladier, mélangez les ingrédients secs : tamisez les farines, incorporez le sucre, les flocons d'avoine, les cubes de goyave séchée, les épices moulus finement au pilon, le poivre et la levure.

Dans un second saladier, mélangez les ingrédients liquides : faites fondre le beurre, ajoutez le miel, mélangez et ajoutez progressivement les œufs, le lait ribot, la pulpe des fruits de la passion (avec les graines ou à moitié, à votre guise).

Versez cette préparation dans le mélange sec. Mélangez à la cuillère en bois mais pas trop : la pâte doit demeurer grumeleuse. Versez la préparation dans les moules à muffins (remplis au 3/4) et enfournez pendant 25 minutes.

Sortez du four et démoulez quelques minutes après cuisson. Mettez à refroidir sur une grille... Dégustez !

A très bientôt.
Tit'

mardi 17 juin 2008

Un quatrain (4-1) pour des moques hollandaises

* Les moques hollandaises (Vous connaissez peut-être les moques de Gand... en Belgique ? Presque pareilles à un petit détail prêt, mais me demandez pas, j'sais pas !) sont de délicieux sablés, sans œuf, à peine sucrés, une merveille avec une tasse de thé bien chaud. Parfait pour faire passer la pilule de la défaite. Pas vrai, Raymond ?

Moques hollandaises** à la fleur de sel et au gingembre

Ingrédients (pour 25 biscuits)

250 g de farine de froment ; 50 g de fécule de pomme de terre ; 100 g de sucre roux ; 150 g de beurre demi-sel en pommade ; 30 ml de lait ; ¼ de sachet de levure chimique ; 1 sachet de sucre vanillé ; 1 cuillère à soupe de sucre roux ;

Ma touche perso : 1 pincée de fleur de sel, 1 cm de racine de gingembre frais râpé et ½ cuillère à café de gingembre en poudre. Je remplace également 50 g de farine de froment par 50 g de farine complète de blé noir.

Marche à suivre

Mélangez la farine, la fécule et la levure. A part, mélangez le sucre roux, le sucre vanillé, le gingembre râpé et le beurre en pommade. Lorsque le mélange blanchit, ajoutez le lait progressivement, puis incorporez le mélange sec sans trop travailler la pâte.

Sur le plan de travail légèrement fariné, roulez la pâte en un long boudin de 3 cm de diamètre. Découpez un carré de film alimentaire ou de papier cuisson. Saupoudrez avec la cuillère à soupe de sucre roux, la pincée de fleur de sel et le gingembre en poudre. Roulez la pâte dans ce mélange, puis réserver au frais pendant au moins 2 heures.

Préchauffez le four à 180°C. Sortez le rouleau de pâte et découpez en rondelles d’1/2 cm d’épaisseur. Disposez les ronds de pâtes à plat sur une plaque de cuisson légèrement beurrée. Enfournez pendant 15 à 20 minutes. Les biscuits doivent rester clairs. Sortez et laissez refroidir sur une grille.

Dégustez à l’heure du thé... hollandais (c'est bien connu) !

Note – Les moques se conservent plusieurs semaines dans une boîte hermétique.

** Recette originale in BERNADOU Jacques, Les Carnets de Bernadou, Pains et Biscuits, p.137, éditions Loubatières, Portet-sur-Garonne, 2004.

Ajout du soir (plus d'espoir) : 0-2... EEE MEEERDAAA!

A bientôt... (en 2010, Raymond ?...)
Tit'

lundi 2 juin 2008

George et la gelée de mangue acidulée

dix... DIX !... Dix petits billets de rien du tout depuis le début de l'année, ouhlala, que c'est pas bien ça, rien n'va plus, oh oui, rien n'va plus ! Pourtant, y'a tout pour aller : la forme, une vie bien animée (Oh pinaise, j'vous l'fais pas dire !), de l'appétit, du boulot à la pelle, de l'amour à la pelle aussi (Oh oui, il n'en faut !), des projets qui se concrétisent, des vacances en bout de ligne, etc. Ouais, ça va bien, mais rien n'va plus dans la blogosphère ! Alors, pour y remédier un petit peu, pour me secouer les bretelles, pour me ravigoter un chouille, v'là bien une petite douceur à étaler sur la tartine de pain beurré...

Mais avant, sur la demande expresse de la jolie Sha, je suis allé moi-même interrogé ce sacré George pour connaître ses goûts et désirs (culinaires) les plus fous. Mesdames, tenez-vous, le beau George est un homme simple, bon vivant, plutôt beau gosse, il est vrai, un peu à mon image, il est vrai aussi. Nous avons surtout une tonne de points et goûts communs. Alors, que demander de plus ? Ou comme il le dirait avec un talent certain : "What else?"

Interview en français, siouplé !...

George, quel aliment n’aimez vous pas du tout ?

Petit, rond, vert, tendre ou croquant, un arrière-goût de cantoche ou de vomi, c'est comme tu veux tu choiz'. Pas grand chose pour lui en fait. Heureusement pour lui, il est belge et il est trop chou et ça, ça vaut tout l'or du monde... Quoissa ? Bah, le chou de Bruxelles, pardi ! What else?

George, nommez trois de vos aliments favoris ?

En poudre, en tablette, en paillette, en barre, en copeau, en granule, en pastille, noir, blanc, lait, praliné, aux noisettes, aux amandes, bitter, extra-bitter, 64%, 70%, 72%, 80%, 99%... Quoissa ? Bah, le choucoulat, pardi ! What else?

Y'en a pour tous les goûts, c'est froid, très froid, et si c'est pas froid, c'est fondu, du coup c'est pas très bon et du coup c'est tant pis pour ta tronche, fallait pas mettre au frigo, c'est écrit sur la boîte, et pis c'est des œufs, de la crème, du lait ou c'est du sucre, de l'eau des fruits, c'est en bâton, c'est en barre, c'est en cornet, c'est en petit pot, c'est par terre, t'avais qu'à faire attention, ça fait dix fois que je te le dis... Quoissa ? Bah, la glace, pardi ! What else?

Y'en a aussi pour tous les goûts, c'est un peu comme le zizi de Pierre Perret, y'en a des p'tites, y'en a des grosses, y'en a des fines, y'en a des épaisses, y'en a des qu'ont vraiment de drôles de forme, elles se mangent cuites, c'est meilleur, al dente irrémédiablement, cuisson à l'eau ou dans des litres de jus, elles se mangent en sauce, mais je les aime par-dessus tout nature, avec un filet d'huile d'olive, quelques feuilles de basilic frais, de la fleur de sel, du poivre et voilà, c'est toute l'Italie... Quoissa ? Bah, les pâtes, pardi ! What else?

George, votre recette favorite ?

Restons en Italie. Y'a pas photo : l'osso bucco ! What else?

George, votre boisson de prédilection ?

CHAMPAGNE ! What else?

George, le plat que vous rêvez de réaliser, mais que vous n’avez toujours pas réalisé ?

Un truc bête, z'allez voir. Me manque que l'infrastructure et le métier. Je rêve de faire... mon propre fromage ! Oh, j'ai bien essayé (je vous en toucherais deux mots à l'occasion), mais le résultat était bien loin de mes espérances ! Non, je rêve tout simplement de faire mes propres fromages de chèvre frais et affinés, des fromages de brebis, des fromages au lait de vache, des faisselles et tout ça, bref que des merveilles ! What else?

George votre meilleur souvenir culinaire ?

Haaa, vous voulez savoir ? Vraiment ?... Hinhinhin, quelle bande de petits coquins ! Nan, nan, nan, n'insistez pas, je vous raconterais pas ! Nan, vrai quoi, y'a peut-être des enfants qui lisent ! What else?

George, un gelée de mangue acidulée ?

Ingrédients (pour 1 pot de 375 g)

2 belles mangues mûres à point ; 100 à 150 g de sucre cristal ; 1 cuillère à soupe de fleur ; d'oranger ; 1/2 jus d'orange ; 1/2 cuillère à café d'agar-agar ; 1 cuillère à soupe de sucre en poudre ; 1 cuillère à soupe de vinaigre de mangue (ou 1 cuillère à café de sucre, 1 cuillère à soupe de pulpe de mangue, 1 cuillère à café de vinaigre de vin blanc)

Marche à suivre

Epluchez et découpez les mangues en cubes. Mettez les morceaux dans un plat et arrosez avec le sucre cristal, la fleur d'oranger et le vinaigre de mangue. Mélangez, puis laissez macérer quelques heures (ou toute une nuit) au frais.

Mixez la pulpe de fruit acidulée et versez dans une cocotte à hauts bords. Ajoutez 2 cuillères à soupe d'eau froide, portez à ébullition pendant 3-4 minutes sans arrêter de mélanger avec une cuillère en bois. Dans un bol, mélangez l'agar-agar avec 1 cuillère à soupe de sucre en poudre, versez dans la confiture en cours de cuisson, mélangez et portez une nouvelle fois à ébullition pendant 1 minute.

Retirez du feu, mettez la confiture en pot, vissez le couvercle et retournez. Laissez refroidir. Entreposez dans un endroit tempéré et sec à l'abri de la lumière. Consommez sous quelques semaines. Surveillez toutefois que n'apparaisse pas quelque moisissure. Au cas où, n'attendez pas : ouvrez le pot, supprimez les traces de moisissure et consommez rapidement. Conservez au frais après ouverture.

Bon appétit, ahem !... George ! What else?
Tit'