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samedi 17 février 2007

Riz au Lait du Fond des Bois

MERDRE !

Merdre, aurait dit Ubu, il est temps que je migre ou que j'hiberne, c'est comme tu veux tu choiz' ! Je vois bien que c'est pas la grande forme. Je vois bien que j'ai pas la frite, ni la force de me réveiller aux premières lueurs du jour pour piailler mon amûûûr du monde. Mes cuicuis matinaux sont plutôt faiblards et j'entonne mon chant avec moins d'entrain qu'auparavant. Mais qui s'en soucie, hein ? Pour tout dire, j'en ai ras les plumes de la ville, ras les plumes des étourneaux, p... de racailles à gros bec qui polluent mon sommeil. Oui, il est temps, grand temps que j'me casse !

Tu sais ce qui me ferait plaisir ? - J'peux te dire TU, hein ? On s'connait bien maintenant. Le voussoiement, c'est bon pour les autres ! - Tu sais ce qui me ferait plaisir, mais plaisir, vraiment ? J'aimerais ficeler mon paquetage, emporter 3-4 bouquins avec moi (Lesquels ? Je prendrais celui du moment, American Darling de l'américain Russell Banks, un livre de chevet, La fille de l'homme au piano du canadien Timothy Findley ou son fantastique Pilgrim, puis un recueil de poésie qu'il me serait difficile de choisir : Hugo, Rimbaud ou Verlaine ? Paul Valéry, Saint-John Perse ou Blaise Cendrars ? Et puis non, ce serait Capitale de la douleur de Paul Eluard, forcément !... Et aussi Alcools d'Apollinaire !), j'apporterais un crayon et quelques feuilles de papier pour prendre des notes, une boîte de madeleines, une tablette de chocolat noir, du thé en vrac et je m'envolerais loin, loin, loin...

Je veux m'enfuir, me réfugier, m'isoler au plus profond de la forêt, au calme, à plusieurs milles de la ville. J'ai une envie viscérale de sentir cette odeur si particulière des sous-bois, ce mélange de terre mouillée, d'humus, de feuilles en décomposition ; j'ai envie de me nourrir de l'écorce des arbres, de fouiller la terre à la recherche des graines qui germent sous la mousse ; j'ai envie d'un arbre creux pour me blottir dans la châleur duveteuse d'un nid douillet de ma confection ; j'ai envie de tout cela, oui mais voilà ce n'est guère le moment d'écouter mes états d'âme. Les vacances, le repos bien mérité, après trois mois et des brouettes de travail intensif, c'est pas pour tout de suite. Pour ça, il va falloir être patient. Très patient...

Alors, pour combler ma frustration, pour ne pas finir en pov'tit'oiseau dépressif, je prépare des douceurs que je partage avec mes gloûtons d'oisillons. J'ai une énorme envie de riz au lait depuis quelques temps. En ajoutant les ingrédients dont je dispose, j'ai donc réalisé la recette coup de coeur qui me rassérène : du riz bien rond et bien tendre, du lait d'amande, des épices douces, des fruits secs, et le tour est joué ! Il m'est facile alors de m'imaginer là-bas, au coeur de la forêt, niché au creux de mon arbre, à grignoter des biscuits, une tasse de thé brûlant sur les genous.

Si cela te chante, voici la recette :

Riz au lait du fond des bois

Ingrédients
1 litre de lait d'amandes125 g de riz rond
75 g de sucre roux1 gousse de vanille Bourbon
1 bâton de cannelle1 étoile de badiane
1 noix de muscade ou du macis
1/2 CC de fève tonka râpée
25 g de beurre demi-selquelques noisettes entières (fac.)
Marche à suivre

Rincer le riz à l'eau fraîche et égoutter.

Mettre le riz à cuire pendant 20 à 30 minutes, selon la consistance du riz souhaitée, à feu doux dans une casserole avec le lait d'amande, le sucre, la gousse de vanille fendue en 2, le bâton de cannelle, la badiane, la muscade et la fève tonka râpée.

En fin de cuisson, ajouter une noix de beurre, mélanger puis réserver.

Déguster tiède ou froid, avec un thé fumé Lapsang Souchong ou idéalement avec un thé Pu-erh, -mon préféré- qui saura allier ses saveurs de terre fermentée avec les saveurs de fruits secs, boisées et épicées du riz au lait.

Bon appétit !
Tit'

Et pendant que j'y pense, rendons à César ce qui appartient à César, merci mille fois, ma chère Cléa, pour m'avoir permis de savoir comment utiliser mon lait d'amande !