dimanche 30 mars 2008

Des yeux, des oreilles et un crumble

Si la cuisine est une question de goût, la photographie répond à une question de point de vue. Avec ou sans objectif, nous pénétrons ici deux univers qui font la part belle au subjectif et qui me conviennent à merveille. Car de ces deux arts ce que je préfère ce n'est pas le goût (entre nous, je ne me rappelle pas avoir jamais mangé une photographie, si cela avait été le cas, je pense que j'en aurais gardé quelques souvenirs, voire quelques séquelles), mais bien la vue. Alors, quand on a lancé comme ça, pour voir, qu'on organisait un atelier de photographie culinaire, afin de mieux éduquer, d'aiguiser notre oeil, moi j'ai dit, banco, me v'là !


J'avoue que j'ignorais un peu où je mettais les pieds, mais j'étais enthousiaste à l'idée de rencontrer une artiste renommée et talentueuse, qui était prête à offrir de son temps pour des bizuths. Et puis, la démarche était belle, sincère. Isabelle Rozenbaum voulait engager une réflexion sur le travail photographique, elle souhaitait réveiller nos sens par l'image, par une appréhension nouvelle de la lumière, elle faisait ce pari fou et y réussit admirablement bien. J'arrivais, chez elle, l'œil aux aguets, les oreilles grandes ouvertes, gourmandes de ses paroles et de ses précieux conseils. Je ne sais pas si depuis ce beau rendez-vous mon travail a évolué. Cependant, je ne peux nier que je suis plus attentif aux clichés que je réalise (malgré le matériel numérique très basic dont je dispose), que mon œil est bien plus acéré depuis, qu'il s'émerveille tout à coup d'un angle de vue qu'il n'aurait encore jamais imaginé possible avant. Et cela bien au delà de ma cuisine.


Pendant l'atelier, je m'étais interrogé sur la photographie culinaire en noir et blanc. Je vous ai déjà démontré que cela était tout à fait envisageable et que le résultat pouvait tout autant émoustiller les papilles qu'une image couleur, qu'il s'agissait de savoir, au moment de déclencher l'obturateur, ce que nous voulons transmettre avec notre cliché, quel message, conscient ou non, nous souhaitons communiquer à travers l'image. Isabelle, notre photographe, a collaboré avec Cécile Maslakian, auteur de livres de cuisine réputée des éditions Minerva. Elle m'avait alors montré un de ses ouvrages où photographies noir et blanc côtoyaient images en couleur. Du bel art. Je me souvenais tout particulièrement de ces oeufs de saumon délicatement déposés sur un maki, des oeufs qui se jouaient de l'effet de transparence. Fabuleux !

Ainsi, j'achetais le bouquin, Cuisines de femme, 100 recettes du monde, ainsi je me régalais d'un simplissime mais non moins redoutable crumble aux fruit rouges - et au diable si ce n'est pas la saison, je cuisine si peu ces derniers temps, que je ne vais pas me priver d'en avoir envie !

La recette ? Est-ce bien nécessaire ?

A bientôt,
Tit'

P.S. : A l'occasion, je vous montrerais le résultat de mes travaux lors de l'atelier. Et puis, n'hésitez plus, si Isabelle propose un nouvel atelier, précipitez-vous, les places sont rares... pour un moment rare.