Cotriade du Petit Port
Eté 1997. Les quelques jours que je passe sur la Presqu'île de Crozon sont pour moi un retour aux sources, un agréable bain de jouvence. Je découvre à nouveau les plages et les paysages de mon enfance (l'Aber, Saint Hernot, Camaret, Morgat) et j'entraîne ma tendre (et future) dans mon sillage. Libres comme l'air, nous vivons à notre rythme, nous nous levons comme bon nous semble, nous déjeunons pendant des heures, nous piquons un somme à l'heure de la sieste, évitant ainsi les heures chaudes de l'après-midi, puis nous partons à la plage à vélo pour rentrer par les chemins de terre entre chien et loup. Pas d'enfant, plein d'amour, encore étudiants, c'est-à-dire les poches vides, le coeur léger et amoureux, c'était... le pied !
Quand je vois la vie de fou que nous menons - et que vous menez très certainement - comment ne pas être un peu nostalgique de ces quelques semaines de paix véritable ! Aujourd'hui, même les vacances demandent une organisation militaire et une préparation psychologique du tonnerre avant le départ.
Mais revenons à cet été 1997...
Malgré nos pauvres moyens, nous nous offrons un repas de roi dans un bon restaurant de la Presqu'île. Situé à deux pas de notre location, en plein centre de Crozon, le restaurant gastronomique de Joël et Jocelyne Euzen, le Mutin Gourmand, se trouve légèrement en retrait sur la place de l'église. Je garde de ce moment passé dans la salle au décor confiné un très agréable souvenir. Je me souviens surtout de la découverte que j'y fis en me délectant d'une fabuleuse cotriade.
La cotriade est une soupe de poisson consommée sur la majeure partie du littoral breton. Cuite souvent à même le quai, cette soupe étaient essentiellement constituée, jadis, des poissons communs dont l'on ne voulait pas (les cons !) quand les poissons les plus nobles (soles, turbots, etc.) étaient réservés à la vente et à la haute gastronomie. La cotriade, plat de marin s'il en est, était constituée de poissons communs non parés, de beurre ½ sel (ou de saindoux), d'oignons, de pommes de terre. Aujourd'hui, on y ajoute des légumes frais.
La cotriade que j'ai concocté avec amour ce week-end ne déroge pas à la règle : poissons "communs" (maquereau, cabillaud, dorade), beurre demi-sel, pomme de terre. J'ai ajouté des moules de bouchot pour le fumet, des herbes fraîches, des pousses d'épinard, des carottes, des poireaux, du fenouil, etc.
Bon ? Non. Fameux, oui !
Carnet d'adresse : Le Mutin Gourmand – Place de l'Eglise 29160 Crozon
Fermé le mardi midi, le dimanche soir et lundi hors saison, sauf le lundi soir en juillet et août.
Cotriade du petit port
Ingrédients (pour 4 personnes gourmandes)
500 g de moule de bouchot | 1 maquereau |
1 dorade grise | 1 darne de cabillaud |
1 rouget(*) | 2-3 poireaux |
2-3 carottes | 2-3 pommes de terre à chair ferme |
2-3 oignons grelot | 1 oignon rouge de Roscoff |
1 gousse d'ail écrasée | 1 bouquet garni |
100 g de pousses d'épinard | 25 cl de vin blanc Entre-deux-mers |
50 g de beurre demi-sel | 750 ml d'eau (ou de fumet de poisson) |
Marche à suivre
Nettoyez les poireaux et coupez-les en lamelles fines. Ciselez les oignons. Epluchez les pommes de terre et les carottes, coupez-les en morceaux grossiers. Lavez et grattez les moules dans un grand bain d'eau fraîche. Rincez et essorez les poissons sur du papier absorbant.
Lorsque les légumes sont cuits, retirez-les et réservez-les au chaud. Mettez les poissons à cuire à court-bouillon pendant 10 minutes. Retirer les poissons délicatement et réservez-les également au chaud. Mettez à cuire les moules dans le bouillon jusqu'à ce qu'elles s'ouvrent.
Pour le service, disposez les légumes dans le fond d'un grand plat en terre. Disposez les poissons, les moules et arrosez avec le bouillon. Servez la cotriade avec de grande tranches de pain de campagne beurrée ou aillée.
Bon appétit !
(* Pas de rouget dans ma recette. Trop d'arrêtes pour mes oisillons. Quelque mauvais souvenir d'un séjour aux urgences...)
27 graines et quelques miettes pour un cuicui affamé:
Très beau plat joliment raconté !
Ah mais alors là ça ne va pas du tout, voilà 4 ans que nous habitions en Bretagne et nous n'avons toujours pas goûté la cotriade...une amie m'avait déjà parlé du Mutin Gourmand...je note donc pour une petite escapade en n'amoureux!
j'aime tant la cotriade, ça fait une éternité que je n'en ai pas mangé !
Avec Mr Papilles, nous avions adoré la presqu'ile de Crozon. Nous y étions allés vers Pâques. Le temps était magnifique, la lande sauvage, la mer avait des reflets d'argent. Un vrai bonheur.
Et ta cotriade, hummmm, trop belle !
La presqu'île de Crozon est un endroit enchanteur... j'y étais encore il y a deux ans et cela me laisse un beau souvenir... des eaux turquoises le jour où j'y étais... comme sur les photos des côtes lointaines. Merci de nous raconter ça si bien.
Ahhhhhh Crozon... à vélo... les siestes... euh, on oublie bien vite Crozon, c'était l'ère pré-bernard-l'arnodienne, et c'est pas très éthiquement correct (et même d'ailleurs peut être pas si agréable que ça) que de repartir 12 ans en arrière. Par contre ta cotriade ça oui, j'en ai mangé une mémorable chez des amis de Morgat mais elle était bien moins jolie que la tienne (ne leur dis rien hein pasqu'elle était super bonne et que je voudrais bien qu'ils m;en refassent).
3 choses que je ne connais pas (la honnnte...) : la cotriade, la presqu'île de Crozon et le Mutin Gourmand (joli nom). Faut que j'informe Mr. Menus Propos, va falloir y remédier.
Toujours agréable de te lire.
dis donc pourquoi les jambes de la petite sirène se baladent dans une marmite?? Bon, je sais je suis un peu folle, mais je t'assure que c'est la première idée qui m'a traversé l'esprit en voyant ta cotriade (plat d'ailleurs que je ne connaissais pas, oui, je sais, bretonne de pacotille, j'assume!!)
Lorsque j'ai rencontré mon chéri, il faisait son service militaire en tant qu'instructeur à l'école militaire de Lanvéoc-Poulmic sur la presqu'île. Moi, j'étais étudiante à Brest où je vivais avec mes parents. J'avais 17 ans et lui 23. Mes parents voyaient d'un très mauvais oeil notre relation donc nous passions nos week-end sur la presqu'île plutôt qu'à Brest. TANT MIEUX!!! Je préférais me promener sur la côte intacte de Crozon que dans les rues glauques de Brest.
Que de souvenirs je traîne moi aussi de cette époque!!! Et l'amour ne fait que les magnifier!!!
Je n'ai pas souvenir de cotriade mais de galettes aux coquilles st jacques flambées au cognac...
Ah, la Bretagne me manque!!! Même si elle coule dans mes veines, son parfum me manque!!!
Soupir...
Je vais tenter ta recette. Je frôlerai sans doute mon Finistère du bout des lèvres!!!
Bizzzzz,
Alexandra.
PS: 11 ans d'amour... Crozon m'a porté chance!!!
Ah oui comme la vie paraissait simple et douce "avant", maintenant elle est plutôt énergique et cahoteuse, vivifiante et tonitruante, organisée et joyeuse... alors forcément on se souvient et on répète encoeur : "mes enfants sont mes bijoux, ce que j'ai de plus précieux au monde, mes enfants sont mes bijoux, ce que j'ai de plus précieux au monde, mes enfants sont mes bijoux, ce que j'ai de plus précieux au monde"
Menfin vivement qu'il soient grands qu'on puisse reprendre le cours normal de nos activités :D
Quel joli souvenir...ca fait du bien des fois dans cette vie de dingue ! Pis en voila une sacrée recette msieur Tit' faut être équipé ;-) Et avec ca, tu bois quoi ???
Amitiés
Claude
Ah l'amour ! Que c'est beau !
Pour la recette, je prends tout mais remplace le poisson par du tofu. J'aime pas le poisson dans l'assiette, juste dans l'eau. Chuis pas né sur le bord de la mer moi !
Quoi, t'aime pas le tofu, t'es pas né au Japon ? Tudieu !
Ah l'amour, l'amour (écho à Raymonde...). Est-ce que "cotriade"c'est parce que ce sont des poissons de la côte ? Cà me tente bien ta recette Tit'.
Va vois mémé georgette tit, elle a publié une tite recette ce samedi. Enfin ! Qu'elle aime se faire désirer la mémé !
j'aurais peur de ton plat, en vrai. A cause de cette queue de poisson. On se demande ce qu'il fait là-dessous et quelle tête de monstre il a. Il a pas l'air mort du tout. Ni même cuit. Il a l'air.... euh pas commode. Ah non, hein, j'aurais vraiment peur qu'il frétille encore et me saute au visage. Parce que c'est bien connu, ça saute au visage le poisson.
je vois que j'ai devant moi un connaisseur, de l'oignon de Roscoff Mister super oignon et des moules de bouchot !
Pour la cotriade , j'avoue mon ignorance crasse en la matière, je ne connaissais pas du tout mais maintenant que je vois ce plat en photo, je me léche les babines !
Mais tu me racontes mes vacances la, celles, celles d'avant, celles quand il n'y avait que 2 velos sur la photo.
Heureusement que la cotriade a toujours le meme gout.
Je ne connais pas du tout et ce n'est pas d'ici, region fort eloignee des mers et oceans que j'aurai la chance de trouver tous les ingredients. Mais tes photos...ca sent les vacances...fait du bien!
Magnifique! On dirait presque une "caldeirada" portugaise! :-)
Que de jolis souvenirs... et quelle belle petite cotriade ! Quel dommage que nous soyons si loin de Crozon !...
Bonne soirée
hélène
Même si j'habite un peu plus au sud du département, la presqu'île de Crozon, c'est peut-être ce que je trouve le plus beau. Contente de partager ça avec toi. Sympa aussi ta cotriade.
Tiens, j'ai envie de vacances...
Un bel article, et très jolis photos..!
j'dis rien. sinon tu vas encore crier au harcèlement.
mais j'en pense pas moins
T'as bien raison Annie, ce poisson n'est pas très appétissant. Moi il m'a fait penser à ta Vouivre. Je l'ai bien aimée en boulangerie mais en poisson :-(
Pardon tit, je ne ressens pas toujours le besoin de faire ma gentille fille...
J'adopte illico ta cotriade...trop bon!
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