Mes quat’z’amis !...
Dans la vie, j’ai quat’z’amis : la Cuisine, la Photographie, le Théâtre et la Lecture. Y’a des amis que j’vois pas mal, y’a ceux que j’vois moins, y’a ceux que j’vois plus trop, voire plus du tout. Hélas, la vie est ainsi faite, une suite d’obligations et de compromis, et tant pis s’il faut négliger ce qu’il y a de plus cher au monde !
Toutefois, il y a bien un ami pour lequel je ne tolère aucun sacrifice, à qui je suis fidèle et le resterais jusqu’à la fin des temps et de mon temps : le livre !
Lire. Ah, vl’à bien un plaisir qu’il est doux et violent, passionnant et chiant à mourir, drôlissime et tristissime ! Savoir lire. Oh le beau souffle de liberté et de pouvoir que je ressens, lorsque j’apprends à lire, à écrire, à comprendre le sens des mots ! Voilà qui bouleverse ma vie et ma vision toute enfantine du monde. Aujourd’hui, ouais, j’dis pas que j’suis un grand lecteur, ce genre de dévoreur de livres, vous savez, qui ingurgite plusieurs ouvrages par mois, voire par semaine, à un rythme qui ferait pâlir un travailleur chinois dans une chaîne de confection vestimentaire. Au contraire, bibi est un lecteur trèèès raisonnable, limite mou du g'nou, qui lit au pire 12 livres par an au mieux un trentaine. Je sais, peut mieux faire, j'connais, j’ai été abonné ! Je n’en demeure pas moins un bon lecteur. Assidu, passionné, attentif, à l’écoute des mots, agissant avec persévérance quand je me décourage devant le baragouin de certains bouquins désoeuvrants. Lire un livre pour moi est une démarche intellectuelle nécessaire, vitale. Elle commence toujours par un désir d’information : qui a écrit ? quoi ? quelles sont les œuvres intéressantes du moment ? quels sont les ouvrages négligés des critiques et qui mériteraient que l’on s’y intéresse ? de quoi ce livre parle-t-il ? etc. Elle se poursuit souvent par un désir d’acquisition. Acheter un livre, le posséder pour moi, est un acte d’amour pour l’objet et pour la lecture, dont j’ai du mal à me passer. Bah ouais, j’t’aime, Coco ! Emprunter un livre, je trouve cela d’une indécence ! On dirait une passade. J’ai bien du mal en période de vache maigre à faire le tour de la bibliothèque municipale à la recherche du recueil ou de l’ouvrage qui me tenterait... Une fois les renseignements sur l’ouvrage pris et digérés, une fois le livre en main, acheté plus souvent qu’emprunté, je me mets tout doucement à sa découverte, à sa lecture. Commence pour moi, alors, un difficile et long travail de pénétration des mots de l’auteur. J’ai besoin de m’y coller au plus près, d’en trouver la clé dès le départ pour entrer dans son univers et n’en ressortir qu’à la dernière page ou plus tard, bien plus tard. Quand je ne parviens pas à percer le mystère des mots, après maintes tentatives – je suis persévérant, vous dis-je –, il m’arrive d’abandonner désespéré le pauvre ouvrage sur la table de nuit, puis sous la pile des livres qui s’y entassent, puis par terre quand la pile s’effondre et mord la poussière. C’est pas facile d’abandonner un livre, vous trouvez pas ? Si le livre était doté de parole, j’imagine bien sa souffrance : pourquoi mes mots ne t’atteignent pas ? y’a quelque chose qui va pas, qui te plaît pas ? tu m’trouves pas beau, c’est ça ? trop gros ? trop maigre ? trop reulou ? Bah ouais, man, tout ça à la fois, file donc au pilori avant que je t’envoie une avoinée ! Et VLAN ! Et SCHLAC-SCHLAC-SCHLAC ! Et FIZZZZZ ! Te voilà recyclé en torche-cul, y’a bien qu’à ça que tu pouvais me servir !...
Allons, quittons ces paroles acides et grossières, et passons au questionnaire piqué sur le blog de Claude-O. Au questionnaire ?!... Bah oui ! Ce que j'ai lu/je lis/lirai/lirai plus/lirais... Z'aviez toujours pas compris ? J’ai quat’z’amis, comme que j’vous l’disais plus haut, si y’en a quêqu’z’uns qui suivent, j’aime lire (mais pas que). La preuve par quat' !...
Les 4 livres de mon enfance

J’avais 11 ans ; j’entrais au collège, où l’un des premiers livres que j’empruntai à la bibliothèque fut José Mauro De Vasconcelos, Mon bel oranger, éd. Livre de Poche Hachette. L’histoire : Zézé, enfant des rues, est né au Brésil dans une famille pauvre qui le maltraite. Seule sa sœur prend soin de lui. Quand il est vraiment trop malheureux, c'est auprès de Minguinho, un pied d'oranges douces, qu'il va trouver du réconfort. Cet arbre lui parle...
J’avais 14 ans ; depuis 3 ans, je fais partie du club théâtre du collège. La scène me grise, j’y prends goût. En classe de 4ème, je me consacre plus activement encore à mon activité théâtrale, au détriment des cours... Il n’y a que sur scène que je suis bien, que je suis à l’aise, où je peux étouffer le mal-être qui me ronge peu à peu. Sur cette scène, on va me voir, on va m’entendre. Une semaine durant on ne verra que moi – pensais-je, alors – puisque je monopolise la scène. Ce ne sont pas les comédiens professionnels qui ont bien voulu faire le déplacement jusqu’à nous qui me détromperont : "Tu dois continuer, tu as du talent, jeune homme, tu as tout compris, fonce !". Moi, j’y crois... Tant pis ! Et puis, je rencontre des auteurs, des que je porterais longtemps dans mon cœur, des que je défendrais bec et ongle, lorsque certains critiqueront leur caractère suranné. Ainsi, Eugène Ionesco, Rhinocéros, éd. Folio Gallimard. L’histoire : Dans une petite ville de nulle part, un rhinocéros fait irruption et sème la zizanie dans l’esprit de la population. Certains se transforment en rhinocéros ; d’autres résistent pour mieux suivre le troupeau par la suite. Seul Bérenger échappe à la transformation. Rhinocéros est une pièce engagée qui condamne la dictature sous toutes ces formes. "Je ne capitule pas", s'écrie le héros. Le rhinocéros incarne le fanatisme.
J’avais 17 ans ; je poursuis le théâtre au lycée, je m’oriente vers les métiers des arts du spectacle peu à peu, la littérature occupe une place essentielle dans ma vie en internat. Si je suis loin des miens, je prends goût à cette liberté nouvelle et pas désagréable du tout... Je prépare sagement le baccalauréat de français et je découvre les poètes du XXème siècle. Valéry, Eluard, Apollinaire, Michaux, Ponge, Cendrars, Claudel, Breton, Aragon, Desnos, Artaud, Char, Bonnefoy, pour eux je m’emballe. Au bout de ce magnifique parcours poétique, il y a un homme au nom qui sonne étrangement, comme une ballade irlandaise, il s’appelle Saint-John Perse et il écrit Amers, éd. NRF Gallimard.
Les 4 écrivains que je lirais et relirais encore
Des années de théâtre, vous dis-je, quinze précisément, jusqu’à ce que... jusqu’à ce que je ne me sente plus dans mon élément. Ou plus totalement. Vrai, s’il s’agit de faire le clown, de me cacher le visage sous un masque de Commedia dell’Arte et de faire revivre durant quelques heures les grandes figures de la scène italienne à partir de canevas improvisés sur le fil, là je m’éclate. Mais, donnez-moi un texte, quel qu’il soit, donnez-le moi à jouer, et voyez comme je ne suis plus rien, comme je ne sais plus rien de tout ce que j’ai appris durant ma formation, je perds mes moyens, absorbé que je suis par la beauté et la force des mots. Les mots m’envahissent et trahissent l’attachement que j’ai pour eux. Ainsi, je me perds dans les tragédies antiques et classiques, ainsi je me perds avec les héros tragiques, ces mythes qui résonnent en moi, même après dix ans où j’ai cessé de les fréquenter. Ainsi, je lirais et relirais encore, en tête, Sophocle, Elèctre, éd. Actes-Sud Papiers (texte de la mise en scène d’Antoine Vitez en 1986).
Les poètes du XXème siècle, toujours eux. Vous grandissez, vous vieillissez, votre esprit mûrit et vos goûts s’affinent. Et vous décrétez tout à coup que Paul Eluard avec sa Capitale de la douleur, éd. NRF Gallimard est le plus grand poète de tous les temps, car vous l’aimez, vous l’aimez ce recueil, ses mots trouvent un écho particulier en vous, vous reconnaissez tout ce qui est ou fait votre vie, la femme que vous avez rencontrée est si unique et L’unique, c’est elle !
Et puis, il y a des auteurs que vous découvrez au détour d’un rayon chez votre libraire. Une couverture qui vous fascine au premier coup d’œil, une quatrième de couverture encore plus séduisante, et vous repartez avec le bouquin sous le bras avec la ferme intention de ne pas l’ouvrir avant d’avoir achevé le livre (les ?) en cours... Mais voilà, un siège se libère dans le bus, c’était inespéré. A peine assis vous attaquez la lecture du bouquin, que seule la fatigue parviendra à vous faire quitter à je ne sais quelle heure avancée de la nuit. Ainsi, Timothy Findley, Pilgrim (ou mieux encore, La fille de l’homme au piano), éd. Le Serpent à Plumes ou Folio Gallimard.
Lisez ses œuvres (une dizaine), c’est le plus grand hommage que vous puissiez rendre à cet écrivain et dramaturge canadien mort en 2002 en Provence, où il vivait depuis plusieurs années.
P.S. : J’en profite pour lancer un appel, à nos amis canadiens tout particulièrement. Quelqu’un connaîtrait-il les droits d’acquisition et/ou d’adaptation d’une œuvre au Canada ? J’ai un projet, que je souhaiterais mener à bien, un jour...
Il en manque un ?... Pas de littérature française à l’horizon ? De moins en moins, je l’avoue. La littérature nord américaine m’attire de plus en plus, j’ai du mal à y résister, je le reconnais. Auster, Hustvedt, Banks, Dos Passos et d’autres ont pénétré peu à peu mon Panthéon. Seul un auteur, un grand classique, les coiffe sur le poteau et s’affiche chez moi comme L’auteur qui mérite que je le lise et relise et relise… Si je ne devais emporter qu’un bouquin avec moi, celui qui resterait dans ma poche jusqu’à ce que les pages s’arrachent une à une et que je n’ai pas la possibilité de les recoller, ce serait Guy de Maupassant, Une vie. Toute son œuvre, en fait. Romans, contes et nouvelles. De lui, j’aime tout. TOUT !
Les 4 auteurs que je n’achèterais/n’emprunterais pas/plus
Pas la peine de déblatérer sur la (sur)médiatisation des uns, sur le goût de la provocation des autres, sur l’incrédulité que l’écriture des uns ou des autres m’inspire. Peut-être tout cela vous fera-t-il hurler au scandale, à vous de me convaincre que j’ai tort, dites-moi que je me trompe, je veux bien le croire, mais dites-moi ! Je bannis donc de ma bibliothèque...
Michel Houellebecq – J’avais adhéré pourtant à sa proposition révolutionnaire qui prônait ouvertement – pensais-je à l’époque – une extension du domaine de la lutte, comme un pas salutaire vers la liberté individuelle. Néanmoins, quelques particules élémentaires au succès de cet auteur à la plume intéressante, même si dénuée de toute poésie, ont ruiné pour moi les succès suivants. Je n’entrevis même pas la possibilité d’une île, où Houellebecq puisse aller reposer ses vieux os fatigués, dépressifs et... casse-c*** ! Désolé pour les fans, J’AIME PAS MICHEL HOUELLEBECQ !
Nick Hornby – "Un roman hilarant, voilà l'événement !" dit une critique du magazine Lire à propos de Haute Fidélité. Hilarant ? Que dit le dico ? "HILARANT, -ANTE, adj. – Qui rend gai, qui provoque le rire ; par métonymie, qui exprime l’hilarité." Mouaif... Ai-je seulement souris une fois, rien qu’une seule fois ? Ah oui, c’est vrai, je suis un gros vilain menteur ! Lorsque j’ai fermé le livre à la toute dernière page, j’ai eu un sourire jusqu’aux oreilles et j’ai lancé des Alléluia à travers la chambre, pour célébrer la fin de mon calvaire ! Désolé pour les fans, J’AIME PAS NICK HORNBY !
Stendhal – Lorsque je l’ai abordé au lycée, j’ai tout aimé. Son esprit revanchard, sa fougue, son immoralité, la violence de ses sentiments. Julien Sorel était LE héros romantique par excellence, celui en qui je pouvais m’identifier, celui que je voulais suivre jusqu’au bout. Puis il y a eu La chartreuse de Parme, puis les années ont passé... La fac de lettres. Me voici à devoir relire tout Stendhal à commencer par Le rouge et le noir. GAST ! L’horrible chose, l’horrible personnage, l’horrible Sorel, l’horrible del Dongo ! Pour qui se prennent-ils ces petits cons ? Pressez leur le nez, il en sortira du petit lait. Et qu’ils aillent au diable avec leurs hésitations sans fin, leur fascination des causes perdues, qu’on en finisse et vite ! Pour moi, je tire un trait sur Stendhal et sur ses drôles de trublions romantiques. Il n’y a bien que son Racine et Shakespeare, que j’étudie pour d’autres raisons et qui mérite qu’on s’y intéresse pour saisir les balbutiements du théâtre romantique, auquel Victor Hugo donnera ses lettres de noblesse. Désolé pour les fans, J’AIME PAS STENDHAL !
Hella S. Haasse – C’est le coup d’œil sur l’illustration en couverture, c’est la lecture du résumé au dos du bouquin, c’est le respect que je dois à la maison d’édition, qui me font pencher pour Un long week-end en Ardennes ce jour-là. La terrible erreur ! Pourquoi est-ce que je m’ennuie autant dès la 5ème page ? C’est lourd, lourd, mal écrit (mal traduit ?), je désespère. J’achève le roman, non sans mal, très en colère contre moi pour avoir cédé à cet achat. Je fais quelques recherches pour comprendre mon assentiment à l’égard de ce livre, de cet auteur. Bah, pardonnons-lui, la dame est vieille, 1918, elle n’est pas née d’hier ! Bah, on verra bien, elle a dû s’égarer, le succès elle a dû connaître, il doit bien y avoir un quelconque récit qui vaille la peine ! Malgré le bilan, je reste très positif et pourtant... Pourtant, je n’ai jamais retenté la moindre lecture de Hella S. Haasse. Désolé pour les fans, J’AIME PAS HELLA S. HAASSE !
Les 4 livres que j’emporterais sur une île déserte
J’ai commencé à aborder la question. Je prendrais :
1 dictionnaire (vital !) : le Dictionnaire historique de la langue française, éd. Le Robert, administré par le très passionnant Alain Rey. Ce dico, je l’ai pas, j’en rêve, et je me contenterais volontiers des 3 volumes compactes (plus fastoche à trimbaler)
1 roman : Une vie de Guy de Maupassant. Ses œuvres complètes idéalement.
1 recueil de poésie : Capitale de la douleur de Paul Eluard, pour me rappeler toujours mon Unique.
1 auteur : Si j’avais le choix, j’aimerais que mon île ait une âme celte, qu’elle soit un vaste bout de Bretagne perdue aux milieux des océans et des éléments météorologiques. Il y aurait : la falaise de granit, la grotte, la plage de sable blanc se découvrant loin à marée basse, la lande, la forêt de pins et de feuillus, le ruisseau tranquille, chuintant et vacillant entre les rocs moussus jusqu’au gouffre terrifiant, prêt à avaler mon âme et mon corps au premier faux pas sur la roche glissante, pour les mener tout droit devant les portes... de l’Enfer ? du Purgatoire ? du Paradis ? Qui sait ? J’ai peut-être une chance... Il y aurait des terres labourables qui me fourniraient suffisamment de nourriture si je l’entretenais bien et la respectais. Il y aurait de quoi m’abriter : une chapelle oubliée, délaissée, plus encline au recueillement qu’à la prière que je ne connaîtrais pas, puisque je ne l’ai jamais apprise, qui me servirait de phare, de balise, les nuits de tempêtes pour signaler la présence de cette terre inconnue – terra incognita – où j’habite. Il y aurait un penty, sans confort, un puits d’eau fraîche et minérale et des outils oubliés par je ne sais quel homme, joliment fabriqués, solides comme la pierre, dans une remise jouxtant la maison. J’aurais du pain sur la planche pour faire vivre cette île. Cela serait dur, très dur, mais avec de la dextérité, j’y arriverais, je m’en sortirais, j’aurais mes bouquins, dans lesquels je puiserais le réconfort qui me manquerait. Je me livrerais ainsi entièrement à cette vie d’ermite reclus par la force sur une île déserte à mille milliers de lieues de la première terre habitée. J’aurais surtout avec moi ces deux recueils que je lirais et relirais sans cesse à la lumière d’une chandelle à la cire d’abeille ou du feu brûlant dans l’âtre, ces deux recueils de l’œuvre d’Anatole Le Braz, Magie de la Bretagne, éd. Robert Laffont, et tant pis si je tremble d’effroi parfois à ses mots.
Les 4 derniers mots d’un de mes livres préférés
"[…] La poésie est morte." s’exclame Cotrone, invitant les personnages qui restent encore autour de lui à partir, à quitter la scène du théâtre, où s’achève à l’instant la pièce de Luigi Pirandello, Les géants de la montagne, version française de René Zahnd, éd. Théâtre Vivant, L’Age d’Homme.
A voir sur scène avant la lecture, pour mieux saisir le sens de la pièce.
Les 4 premiers livres de ma liste de livres à lire
La looongue liste !... Je triche, si vous le permettez. Je pioche dans ma liste par ordre alphabétique les livres dont j’ai envie à cet instant. Demain, j’aurais changé d’avis, alors, lisez vite...
Un roman, L’élégance du hérisson, Muriel Barbery, éd. NRF Gallimard
Les dépossédés, Robert McLiam Wilson et Donovan Wylie, éd. Bourgois – Pour prendre une claque, une leçon de vie, pour ne pas dire "je ne savais pas", même si cela se passe à côté, de l’autre côté de la Manche, pas chez nous, quoi ! Comme dit très justement une lectrice sur le site de la F*** : "Minant. Il est difficile d’apposer un qualificatif à ce livre : ce n’est ni un roman, ni un essai pur, pas que un récit, pas complètement un reportage ou une œuvre journalistique, loin d’être un seul recueil de photos, mais c’est tout cela à la fois en même temps. A la vingtaine, Robert McLiam Wilson et Donovan Wylie entreprennent de rédiger un constat de la pauvreté en Angleterre, d’aller à la rencontre de ces gens, leurs pairs, qui ont perdu ce minimum requis pour garder une certaine insouciance, ceux pour qui les dés sont pipés et de qui on détourne le regard, comme s’ils étaient une fatalité à ignorer. De portraits en exposé politique, de conclusions défaites en prose littéraire, on sent bien comme tout cela a construit, nourri l’œuvre de Robert Mcliam Wilson, la partie autobiographique. Mais c’est difficile de ne pas se laisser emporter par l’empathie, de ne pas se heurter soi-même à l’inextricable de la spirale décrite. En même temps ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il faut détourner le regard, ça existe, il faut en prendre conscience et réfléchir à ce qu’on peut soi-même faire pour ne pas accepter que ça existe." Bravo, Madame, je n’ai jamais autant eu envie de lire un bouquin, grâce à votre plaidoyer !
Une BD, car j’aime beaucoup la bande dessinée qui recèle des chefs d’œuvre. Celle qui suit je l’ai déjà lu, mais je souhaiterais qu’elle rejoigne les rayons de ma bibliothèque. Drôle, émouvant, absurde. Du grand art digne de son auteur !
Le roi cassé, Dumontheuil, éd. Casterman, coll. Un Monde
Un livre de cuisine à ma sauce...
Jardins et cuisines du diable, S.L. Allen, éd. Autrement
C'était long, hein ?... Rassurez-vous, votre calvaire s'arrête là. A très bientôt,
P.S. : Et pisque Sigrid me le demande le genou à terre, qu'elle se lance, tel Tintin au secours de la Castafiore, dans cette rocambolesque aventure du questionnaire livresque. Tiens, paraît qu'Hergé est né il y a 100 ans ?!