mardi 28 octobre 2008

Crème veloutée de dessous les feuilles des bois

ABRACADABRA ! Ah, j'en connais qui ne vont pas aimer ! Les goûts et les couleurs... Mais si vous avez l'habitude de pratiquer, vous savez comme c'est changeant par ici. Les meubles bougent souvent de place, comme muent par une force magique. Alors si ça vous plaît pas aujourd'hui, ça vous plaira demain, hein !

ABRACADABRA ! C'est vrai quoi, on vous le dit ! Suffit juste d'un rien d'imagination, de quelques idées d'associations et votre habituel velouté de potiron se trouve transformer en... Qui a dit "crapaud" ?!

ABRACADABRA ! Allez zou, Copine, voilà pour toi ! C'est la Fée Viviane qui me l'a susurrée à l'oreille celle-là. Si j'étais toi, je me méfierais. Il y aurait quelque mauvais tour là-dessous, cela ne m'étonnerait guère. Tu sais, les sorcières...

Crème veloutée de dessous les feuilles des bois

Ingrédients (pour 8 personnes)

1,5 kg de chair de courge (ici sucrine du Berry) ; 600 g de marrons cuits vapeurs sous vide (Ponthier) ; 1 poireaux ; 1 oignon doux ; 1 gousse de vanille Bourbon ; 3 bouillons Kub Or ; 250 ml de jus de pomme maison (nature et sans sucre) ; 1 CS de beurre ; 4 CS de crème fraîche épaisse ; eau fraîche ; sel et poivre

Marche à suivre

Lavez, séchez, épluchez, épépinez la courge. Coupez la chair en cubes grossiers. Lavez, séchez, ciselez le poireau en fine julienne. Epluchez et ciselez grossièrement l'oignon.

Dans une grosse marmite, faites fondre le beurre noisette sur feu vif. Ajoutez le poireau et l'oignon ciselés et saisissez rapidement. Laissez suer sans coloration. Baissez le feu, ajoutez une cuillère à soupe d'eau et laissez fondre pendant 2 minutes à feu doux.

Ajoutez les cubes de courge, couvrez avec le jus de pomme maison (jus extrait de la cuisson de pommes cuites à la vapeur) et d'eau fraîche à hauteur. Fendez et grattez le contenu d'une gousse de vanille. Emiettez 1 à 3 bouillons Kub Or, selon votre goût. Portez à ébullition, couvrez et laissez mijoter à feu doux pendant 15 minutes.

Ajoutez 500 g de châtaignes dans le potage et laissez cuire encore pendant 5 à 10 minutes.

Mixez. Poivrez, ajoutez la crème fraîche, mixez une fois encore. Servez bien chaud individuellement en émiettant les châtaignes restantes sur chaque assiette.

C'est une telle merveille (n'est-ce pas Tatamail ? ;o) ), que je ne peux vous souhaiter qu'un très bon appétit,
Tit'
Mise à jour du 30/10 : Oh, et puis finalement, tout bien réfléchi, nan ! Alors... DEZABRACADADRA ! Et hop, voilà, on revient aux sources... ou presque... et c'est pas plus mal !

 

mardi 21 octobre 2008

Le bouillon d'un couillon d'oisillon

Un ziozio, parfois, c'est très couillon. Y'a pas même plus couillon que ces petites bêtes-là. Prenez une poule par exemple. Une poule, on est d'accord, c'est un ziozio. Un gros ziozio avec tout plein de plumes, c'est certain. Prenez une poule donc. Ou un coq. Ou un poulet. Comme vous voulez, on s'en tape. Prenez une poule. D'accord, d'accord, un poulet, je ne discute pas, faudrait voir à pas trop vous contrarier, vous, en ce moment. Seriez un tantinet stressé, nan ? Bon, passons. Le poulet. Mettez un ver sous un verre. Et non l'inverse, s'il vous plait, car le verre sous le ver, couillon ou pas couillon, le poulet voit le ver sur le verre et le bouffe, y'a pas photo ! Le poulet, le ver sous le verre. Le poulet se balade et tombe nez à nez avec un ver. Ouais, nez à nez, pour un poulet, ça va être très difficile. J'aurais du dire bec à bec, mais un ver, ça n'a pas de bec, même sous un verre. Un ver globalement, c'est un mec sans nez, sans bouche, sans yeux, sans rien. Pas facile de trouver un truc à dire. Alors bon, disons nez à nez et restons-en là. Si vous suivez : le poulet, le ver sous le verre. Le poulet a beau voir le ver, là, il voit pas le verre et il pic-pic-pic avec son bec, il pic-pic-pic en vain, ce p*** de foutu ver ne veut pas venir dans son bec. A moins que ce soit son bec qui ne veuille pas piquer ce foutu ver. Mais comme le ver est sous le verre que le poulet ne voit pas, il continue à pic-pic-pic sur le verre, si bien qu'à la fin il a tellement pic-pic-pic sur le verre qu'il a le bec tout endolori, ce couillon de poulet. Conclusion : y'a pas plus couillon qu'un ziozio !

Et qu'est-ce que je suis, moi ? Un ziozio ! Et donc ? Un couillon de ziozio ! Bravo, vous suivez !

Pourquoi suis-je un couillon d'oisillon ? Bah, parce que desfois, je ferais bien d'écouter mon corps chanter ! Oui. Dans l'oisillon couillon, c'est pas la gorge du ziozio qui tuit-tuit-tuit, qui tit'-tit'-tit', qui pilou-pilou-pilou, c'est bien le corps tout entier qui émet ces douces harmonies qui enchantent vos oreilles le printemps venu. Hier, j'aurais dû écouter mon corps chanter. Au lieu de cela, j'ai bossé. Trop bossé. Je bosse la semaine, je bosse le soir, je bosse le week-end... Mmmh ! Le cercle vicieux ! Du grand n'importe quoi ! Et quand je suis comme ça, qu'arrive-t-il à mon grand couillon de corps ? Hé bien, cette truffe flanche !


Hier, mon corps m'a encore joué la bonne blague de la foire à la tripaille. Du coup, me voilà condamner à la diète. Et qui dit diète, dit chez moi comfort food. Je mange ce qui fait le plus grand bien aux bobos du corps et de l'âme. Pour cela, rien de mieux qu'un petit envol vers l'enfance.

Petit, quand j'étais dans cet état pitoyable proche de la larve d'un jour, quand je pleurais à chaudes larmes que j'ai mal partout, que j'ai la tête en ébullition, que j'ai les pieds et les mains gelés, que Papa Manman j'sens que c'est la fin que j'vous aime que j'vais mourir Rhaaaa, ma Manman adorée me confectionnait toujours un... bouillon ! Un bouillon au Kub Or, siouplé ! Et pas avec les lettres de l'alphabet, où celui qui trouve le Z il me l'envoie par la poste, cuit de préférence, ou pas avec des vermicelles, nan, mais avec de la semoule fine de blé dur ou, mieux d'chez mieux, avec une grosse poignée de polenta de maïs et du persil haché comme ça pour faire genre y'a un légume et tout plein de fer dans la sousoupe ! Un gros bouillon brûlant que j'avalais de suite et tant pis si je devais avoir la langue cramoisie après cela.

C'est bête, hein ? C'est couillon, un bouillon ! Mais... c'est si bon. Enfin, je sais pas si j'arrive à me faire comprendre, disons qu'un bouillon comme ça, quand on est dans un état comme ça, ça vaut... tout les Kub Or du monde ! Nan ?

Bon, aller, pas de pub gratuite. Ce sera juste ma façon à moi de remercier cette astucieuse d'Adèle - avec qui j'irais bien prend'un pot, avec Adèle, ouais, et Pat' mon pote, enfin... quand je serais debout sur mes pieds et avec un estomac en bon état à défaut d'être tout neuf - (et mon hôte d'un soir) pour m'avoir rappeler, lors d'un atelier, que ce bouillon, c'est un de mes vrais plaisirs d'enfant.

Bon, c'est pas tout ça, mais c'est l'heure de mon bouillon... et après, au lit !

A bientôt,
Tit'

lundi 20 octobre 2008

ELLE (bis)

Ce matin, à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je l'achèterai. Vois-tu, je sais qu'ELLE m'attends...

Dans le magazine ELLE de cette semaine (avec Valérie Lemercier en couv'), vous lirez en page 182 un article de Romy Ducoulombier sur les blogs gourmands préférés de la rédac'. Et ben, j'y suis et joliment entouré de mes deux copines d'Aurillac 2007, Lilo et Véro, et pis aussi cette sacrée belle louche de Pauline, Madame B comme Bon, notre sucrissime Bergamote, Camille-dans-la-ville et cette chère Tambouille à deux têtes, Chris & Clo ! Ouais, ouais, rien que du beau monde, j'vous dis !

Vous savez quoi ? Bah l'oiseau, même s'il est pas trop présent sur la blogosphère en ce moment - c'est le moins qu'on puisse dire - bah il se sent pousser des ailes !... Oui, je sais, j'en ai déjà une paire, pas grave, ça m'en fera une de r'change, nan ?

Un grand merci Romy !

A bientôt (enfin, j'espère ;-) )
Tit'

jeudi 2 octobre 2008

« Elle »

Comment que le gars il a trop bien écrit ce que j'avais sur le cœur ! Il est fort, le Malzieu, il est trop fort. Et pis tant pis, je lui demande pas son avis, je vous retranscris ses (si beaux et si poétiques) mots, des mots qui trouveront en vous, je l'espère, l'écho qu'ils ont trouver en moi ce soir dans le train, entre Choisy et Juvisy. Ils y résonnent encore...

« Elle était un peu sorcière pour faire à manger. Elle avait ses recettes, qu'elle ne voulait révéler à personne. Sa cuisine était son atelier, son antre à parfums et fumées. Elle faisait monter les œufs à la neige avec un coup de poignet souple comme un roulement de tambour. Pour les crêpes, elle ressemblait à un Dj, jonglant avec les plaques chauffantes et les poêles comme si elle passait des disques – à croire qu'elle cuisinait des disques mangeables, ou des crêpes écoutables dans mon vieux mange-disque orange. Elles étaient bonnes, ses crêpes, elles sonnaient « crrrépitissssima » tout craquait ! splashaient l'huile et les pincées ! De la neige ! Elle cuisinait avec de la neige, j'en suis sûr, elle faisait cuire la neige, elle montait les œufs en neige, elle fabriquait ses œufs, elle y logeait ses secrets. Elle y logeait l'histoire de sa vie. Danse de couvercles. Les plats claquent, clic-clac ! Les plaques ! La petite minuterie en plastique bat comme une cœur ! Elle y mettait du piment, « du sien » comme on dit. Elle tordait les boutons de la cuisinière, montait le son, mélangeait, faisait des expériences. Elle cassait un œuf et se lançait dans une préparation, même d'une petite chose simple à manger, c'est parti, la voilà, en chœur dans sa cuisine, elle fait chanter son orchestre à gourmandises, elle chante.

Tu criais parce que tu renversais des choses, que tu te coupais, ou que tu te brûlais, toujours le même doigt. Ça chauffait tellement qu'on aurait dit que tu faisais cuire la maison entière pour nous la servir toute parfumée. Même avec une armée de tourne-disques branchés en stéréo , je n'arrive pas à reproduire le monstrueux son de craquement-cuisson que tu orchestrais dans ta cuisine. Les louches timbales et les cuillères-glockenspiel sur les assiettes, et les condiments, en pincées maracas ! tes tchic-tchic ! ton Espagne dans les plats ! Elle se danse ta cuisine, faites du bruit, je veux entendre encore.

[...]

Tu savais tellement bien l'accorder à la nuit tombante ton orchestre à gourmandises. Pâte à crêpes alto, barytones-belle Hélène... Est-ce que tu sais encore, dis ?»

Extrait de Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi de Mathias Malzieu (éd. Flammarion, p.91-93)

Je crois qu'il n'y a plus qu'à le lire de A à Z, vous croyez pas ?

A bientôt,
Tit'
P.S. : Just a little precision. Le roman de Mathias Malzieu (chanteur du génialissime groupe Dionysos) n'est pas un roman "culinaire". Si vous entreprenez sa lecture, accrochez solidement votre cœur dans son habitacle si vous ne voulez pas le retrouver au fond de vos chaussettes, parce que... OUCH ! c'est dur parfois. Mais mais mais, 'tention, comme je vous l'ai dit il est trop beau, trop beau, trop beau, avec son tout plein de poésie et tout ça. Je le conseille vivement. Seulement, vous plaindez pas après, vous aurez été préviendu. C'est tout !