mardi 11 juillet 2006

Vol 93, un film de Paul Greengrass, A VOIR IMPERATIVEMENT !

Il est tard quand je commence à écrire ce post. Je sais que je ne suis pas encore couché. J’ai quelques mots à vous dire. Ce soir, il n’est pas question de cuisine. Je suis allé au cinéma.

Le cinéma, quand j’étais étudiant, sans trop de moyens, c’était dans des petites salles qui puaient la poussière et les pieds, avec des sièges souvent inconfortables, défoncés, des places pas trop chères aux heures de réduc, et malgré cela, c’était une fois par semaine ou presque. Je voyais entre 40 et 55 films par an. Je voyais du très très bon, du très bon, du bon, du moins bon, du pas bon, du pas bon du tout. C’était la belle époque –jadis– quand Ma Tendre et moi n’avions pas toutes ces responsabilités qui nous incombent. Aujourd’hui, le cinéma, c’est quand on n’a pas la flemme d’y aller, c’est-à-dire 3 à 4 fois par an. Bien sûr, il y a la location de vidéos, que je regarde sur mon petit écran 17 pouces, j’y vois toujours autant de chefs d’œuvre et de merdes, mais ce n’est pas pareil. Aussi, quand nous devons choisir un film au cinéma, nous en débattons pendant des heures. Et là, nos goûts divergent !

Fait rare, il m’arrive de me retrouver en célibataire. Par chance, c’est cette semaine ; par chance, c’est ce lundi soir, jour de l’avant-première française (après sa diffusion à Cannes) du dernier film de Paul Greengrass (Bloody Sunday, 2002 ; La Mort dans la Peau, 2003) intitulé Vol 93 (titre original : United 93).

Vol 93. Ai-je besoin de résumer le scénario du film ? Il s’agit de la première réalisation cinématographique américaine sur les événements du 11 septembre 2001. Le film porte plus particulièrement sur le crash du vol United 93, détourné de sa trajectoire habituelle vers L.A. par des terroristes depuis l’aéroport de Newark, New Jersey, et qui s’écrase en plein champ à proximité de Shanksville, Pennsylvanie.

De cette tragédie, nous connaissons tout et rien. Tout, parce que les nombreux contacts établis entre les familles des passagers et des personnels de bord pendant la durée du vol permettent de connaître le parcours de chacun dans cet événement. Peu, parce que nous ignorons malgré tout ce qu’a été véritablement leur calvaire, achevé dans le sang et le sacrifice, parce que nous ignorons encore les véritables motivations personnelles des preneurs d’otages, qui avaient eux-mêmes amis, famille, femme, enfants. Le film de Paul Greengrass n’a pas la prétention d’apporter toutes les réponses aux questions que nous nous posons, mais il tache d’y répondre. Ce film est sans parti pris aucun et c’est ce qui en fait un bijou.

Vol 93. Quel film ! Quel film !... Je suis sorti de la salle la gorge nouée, les yeux explosés, les joues trempées, les mains rouges d’avoir trop applaudi, la voix éraillée. Oui, ce film est magnifique. Dur et émouvant. Moins un film qu’un docu-fiction –caméra à l’épaule– sans l’intervention de l’historien, du témoin, du journaliste a posteriori pour accompagner le récit des évènements. Ici, vous vivez les choses de l’intérieur. Imaginez…

Vous êtes dans un hôtel quelconque de banlieue, à Newark, New Jersey, vous partagez votre chambre avec ceux qui prendront le vol en otage tout à l’heure, vous angoissez avec eux, vous priez Dieu pour votre salut, vous êtes un terroriste. Vous appartenez à l’équipe du personnel de bord, vous vous préparez à accueillir les passagers. Vous êtes également un passager et vous attendez patiemment l’embarquement, vous discutez peut-être avec votre voisin, votre accompagnateur, vous ignorez que, parmi ceux qui vous entourent, certains feront du mal dans quelques minutes, puis vous embarquez, bon enfant, puis vous patientez, vous attendez que l’avion obtienne enfin son autorisation de décollage (il y a toujours beaucoup de trafic aérien au dessus de Newark à cette heure de pointe), puis vous décollez. Vous gérez également le trafic aérien sur la côte est des Etats-Unis, à Boston, à Newark, à New York, vous êtes contrôleur aérien, ou vous appartenez à l’équipe de la FAA (Federal Aviation Administration, équivalent américain de la DGAC en France), ou vous êtes militaire au sein de je ne sais plus quel QG, et vous vous apercevez que quelque chose cloche en ce début de matinée, qu’un avion, puis deux, puis trois, puis… ne répondent pas à vos appels répétés et échappent à votre contrôle ou disparaissent de votre écran au-dessus de New York. Et puis soudain, il y a les tours jumelles du WTC en flamme et eux, vos collègues – ceux qui sont à l’écran– ne semblent pas comprendre la gravité de la situation.

Mais vous, VOUS SAVEZ ! Vous, qui avez pénétré dans ce docu-fiction dès la première image, à la première seconde, vous qui avez assistez devant votre télévision ou l’oreille collée au poste de radio au 11 septembre ou, si ce n’est pas le cas, qui avez lu la presse mondiale aux lendemains des attaques terroristes, vous savez quel drame est en train de se dérouler sous vos yeux, vous en connaissez la fin. Alors, vous serrez les dents, vous priez, vous tremblez, vous pleurez, vous criez peut-être, vous accompagnez ces acteurs, qui tiennent si bien leur rôle (Quel hommage aux disparus !), dans leurs actes barbares, héroïques ou vains. Et quand le noir se fait dans la salle, quand la pénible conclusion défile à l'écran, après quelques secondes de silence, vous réalisez que vous êtes encore en vie par vous ne savez quel miracle… Alors, vous applaudissez le film à tout rompre !

Ce film est à voir ABSOLUMENT ! Je ne saurais trop le conseiller. Si je peux comprendre ceux et celles qui ne sauraient tolérer de telles âpres images, je ne comprendrais pas –et je ne ferais pas d’efforts pour– ceux ou celles qui prendraient le parti de décrier Vol 93, de crier au scandale, ou de déplorer le réalisme même quelque peu fictif du film. Que ceux et celles qui ne sont pas parés à revivre de si près la journée du 11 septembre 2001 s’abstiennent tout simplement.

Pour finir, sur cette parenthèse cinématographique, sachez qu’Oliver Stone sort le 20 septembre prochain sa vision des événements dans un film saisissant, World Trade Center, avec Nicolas Cage. J’ignore pourquoi –et j’espère sincèrement me tromper, car Oliver Stone est un très grand et talentueux réalisateur– je sens poindre le navet patriotique, ultra héroïque, le film facile. Des écueils que Vol 93 évite du début à la fin.

Il est vraiment très tard quand j’achève et publie ce post. Je sais que je ne suis pas encore levé toute à l'heure, mais j’avais quelques mots à vous dire. Ce soir, il n’était pas question de cuisine, mais de cinéma.

Bonne nuit !
Tit'

dimanche 9 juillet 2006

Campioni del Mondo!... Merci les Bleus !


Et c'est ainsi que s'acheva ce joli rêve...
Aller, zou, à la cuisine ! Je m'en vais grignoter un p'tit truc, pour me consoler...


A bientôt !
Tit'

Des fraises... en attendant les Bleus !

Aujourd'hui, je publie un post spécial fraises, que j'aurais pu intituler "L'art d'accomoder les restes des préparations pour une charlotte (un peu spéciale) aux fraises", mais c'était bien trop long et, tout compte fait, pas terrible comme intitulé.

Il y a quelques semaines, quand les fraises étaient encore belles et pas trop chères sur les étalages (mais que fait mon maraîcher ?! :-( ), j'ai réalisé une charlotte aux fraises... un peu particulière ! Comme Ma Tendre n'est pas fan des bavarois et autres crèmes gélatino-mousseuses, j'ai proposé pour l'anniversaire de Bel'manman une charlotte au fraises sans bavarois, mais avec la base crémeuse d'un cheesecake.


Pour cela, j'ai utilisé la recette de la charlotte aux framboises de Fred, pour les proportions, et la recette du cheesecake sans cuisson de Pascale tirée de son petit ouvrage référence, qu'il n'est plus besoin de citer. Au coeur de cette charlotte-cheesecake, j'ai glissé une gelée de fraises Mara des bois et framboises, légèrement poivrée, que j'ai fait prendre avec de l'agar-agar (top efficacité !) pour m'assurer qu'elle ne se défile pas lors du service.

Vous dire que le résultat final a plu aux miens serait mentir. La gelée était véritablement délicieuse. Seulement, dès que j'évoque le mot "gélifiant" chez moi, j'ai droit à une mou générale ; par conséquent, la gelée a été boudée... mais pas par tous ! Je connais un petit mien qui en redemandait.

Parce qu'il y avait des restes et que j'avais acheté un peu trop de fraises, j'ai réalisé des verrines dont les petits miens se sont régalés !


En couches successives, en partant du fond du verre, on trouve :

  • la gelée de fraises Mara des bois et framboises poivrée
  • du fromage frais nature bio
  • une émulsion de fraises Mara des bois et framboises
  • re-du fromage frais nature bio
  • une soupe tiède en brunoise de fraises à la vanille

  • Recette proposée pour 4-5 verres de 33 cl


    Pour la gelée de fraises Mara des bois et framboises poivrée, laver et équeuter 250 g de fraises Mara des bois. Laver et égoutter 125 g de framboises. Mixer les fraises et les framboises. Passer la purée de fruit au chinois. Porter à ébullition la purée filtrée avec 2 CS de sucre en poudre, 1 jus de citron, 1 tour de moulin de poivre noir et 5 cl d'eau fraîche. Ecumer. Ajouter 2 g de poudre d'agar-agar. Laisser refroidir la préparation et faire prendre en gelée au réfrigérateur directement dans les verres de service.

    Pour l'émulsion de fraises Mara des bois et framboises, prélever l'écume de la gelée de fraises et framboises (avant l'ajout du gélifiant) et la reserver au frais. Ajouter 1 CS de sucre en poudre et 1 CC d'eau fraîche. Passer au blender pour émulsionner. Réserver au frais.

    Pour la soupe tiède en brunoise de fraises à la vanille, laver et équeuter 250 g de fraises. Découper les fraises en brunoise. Dans une casserole, porter à ébullition les fraises avec 10 ml d'eau, 1 CS de sucre en poudre et 1/2 gousse de vanille fendue et grattée. Laisser tiédir à température ambiante en laissant infuser la gousse de vanille.


    Dressage des verrines : sortir les verres contenant la gelée de fraises et framboises du réfrigérateur, lorsque la gelée prise. Ajouter en couches successives :
  • 1 CS de fromage frais nature
  • 1 à 2 CS d'émulsion de fraises et framboises (émulsionnée à nouveau si besoin)
  • 1 CS de fromage frais nature
  • 1 à 2 CS de soupe tiède de fraises

  • Servir immédiatement.

    Bon appétit et...
    ALLEZ LES BLEUS !

    Tit'

    mercredi 5 juillet 2006

    Le Jeu des Sorbets : la Réponse

    Chose promise, chose due, voici la réponse au Grand Jeu de l'Eté Où Y'a Rien N'a Gagné : le Jeu des Sorbets. Petit rappel : il s'agissait de deviner quels étaient les deux sorbets et les deux coulis réalisés ce week-end (voir photo).


    Et il fallait répondre, pour les sorbets :

  • un sorbet au yaourt au lait de brebis (sous la pointe de basilic)
  • un sorbet au yaourts au lait de chèvre (au second plan)
  • Et pour les coulis, tout simplement :
  • un coulis de fruits rouges
  • un coulis d'abricot

  • Bon, OK. J'avoue. Je ne suis peut-être pas un très grand organisateur de Jeu de l'Eté, ce qui explique peut-être la débandade générale et les jokers, dont j'ai liquidé le stock tellement il y a eu de demandes. Je crois que Pascale est plus douée que moi pour les jeux. Il faut dire aussi que son so simple! gaspacho de tomate orange était des plus appétissants...

    Donc, pas très doué le Tit' ! Mais bon, je ne m'appelle pas Ouest-France non plus, hein ! Bah quoi ?!... Vous ne connaissez pas le grand jeu de l'été du journal Ouest-France ?! Le GROLO ?! Ah, dame oui, ça c'est du jeu de l'été, le GROLO ! Allez donc faire un petit tour en Bretagne cet été et filez vite acheter au bar-tabac-presse-épicerie-boulangerie-charcuterie-laverie du bourg le Ouest-France du jour. Pensez surtout à réclamer votre carte GROLO. Et pis, quitte à avoir fait le déplacement jusque là, pendant que la tenancière du bar-tabac-presse-épicerie-boulangerie-charcuterie-laverie a le dos tourné à recompter la petite monnaie que vous aurez pris soin de lui donner, piquez carrément le paquet de cartes GROLO, vous augmenterez ainsi vos chances de gagner... le GROLO !

    Et pis d'abord, c'est quoi le gros lot de cette année ?... Mouais, il faut que je vérifie ça pour vous ce week-end. Samedi, j'amène mon petit monde au Guilvinec (Hein ?! C'est quoi ça Le Guilvinec ?!). Mais je reviens de suite, z'inquiétez pas, pour quelques jours encore avant les vraies vacances, celles qui durent, celles où qu'il fait beau et où que la mer elle sent bon, bon, bon le sable chaud et les sardines à l'huile d'olive extra-vierge première pression à froid !

    Bon. c'est pas tout ça, mais on est là pour quoi déjà ?... Ah oui ! Les sorbets au yaourt !


    La recette du sorbet au yaourt (pour 800 ml environ de sorbet) :
  • 4 x 125 g de yaourt nature au lait entier de vache, brebis, chèvre, yach, lama, poule, etc.
  • 150 ml d'eau de source ou minérale faiblement minéralisée
  • 150 de sucre en poudre
  • facultatif : 1 tour de moulin fin de poivre noir, 1 tour de moulin fin de mélange 5 baies, 1/2 CC de vanille en poudre non sucrée

  • Préparer un sirop avec le sucre et l'eau. Ajouter les épices. Porter à ébullition 2 min.
    Laisser refroidir le sirop complètement, puis mettre au frais 1 heure.
    Sortir le sirop et le yaourt du réfrigérateur. Dans un saladier, verser le yaourt. Ajouter le sirop froid et mélanger jusqu'à obtention d'une préparation lisse et homogène.
    Faire prendre en sorbetière (compter entre 20 et 40 minutes en fonction du système de refroidissement et de la chaleur de la préparation). Sans sorbetière, mettre le sorbet à prendre au congélateur en veillant à mélanger la préparation toutes les 30 minutes pour éviter la formation de paillettes.

    Notes :
  • J'ai utilisé les proportions indiquées ci-dessus pour les deux sorbets. J'ai divisé le sirop en deux au moment du mélange avec les yaourts.
  • La prise en sorbetière a été effectuée en deux temps. Comme les quantités n'étaient pas trop importantes et comme les préparations étaient bien froides, la prise en sorbet a été rapide : 15 minutes pour chaque sorbet. J'ai laissé refroidir le disque réfrigérant au congélateur pendant quatre heures entre les deux prises, c'était largement suffisant.
  • Variez les plaisir en ajoutant ce que bon vous semble dans ce sorbet. Quelques idées ? Des copeaux de chocolat noir, de la noix de coco râpée, de la cardamome, du vieux rhum et des raisins trempées dans le rhum, du chouchenn (Alhya, tu crois pas si bien dire, mais j'ai la recette à la maison !), du coulis de fruits ajouté dans les dernières minutes du brassage, etc.

  • Bon appétit !
    Tit'

    lundi 3 juillet 2006

    Le Jeu des Sorbets

    Voici en image le résultat de mes petits tests du week-end. Autant vous dire que j'ai adoré ces deux sorbets-là, avec ces deux coulis-là. Tant et tant adoré, qu'il n'y en a plus !


    Oui, il y a bien deux sorbets différents sur la photo ci-dessus (cliquez pour zoomer). A quoi sont-ils ? Allez, soyez un peu joueurs et devinez !

    Non, celui en premier plan n'est pas au basilic. Si les petites feuilles disposées de manière faussement négligée font bien jolie, leur présence ici n'est pas innocente. Le basilic frais se marie merveilleusement avec les deux sorbets et les deux coulis.

    Oui, il s'agit bien d'un dessert, donc de deux sorbets sucrés. Toutefois, salés, je suis convaincu qu'ils feraient également merveille avec un coulis de tomates...

    Oui, j'ai utilisé le même sirop de base pour les deux sorbets, un sirop assez original, avec le "p'tit truc qui fait la différence".

    Et donc, ces deux sorbets ? Et, au passage, les deux coulis (fastoche) ? Et, la réponse ?

    Revenez un peu avant la demi-finale !
    Tit'